Alors qu’il coule une enfance heureuse du côté de la rue Arson à Nice, rien ne laissait présager que Louis Delfino mourrait en véritable héros de guerre avec 4500 heures de vol à son actif en 1968. Un destin incroyable marqué par les deux conflits mondiaux que l’écrivain et historien Jean-Jacques Ninon raconte dans une biographie graphique intitulée "Le général Louis Delfino, dernier commandant de Normandie-Niemen”.
Louis Delfino est né en 1912 dans le quartier populaire de Riquier à Nice (Alpes-Maritimes) et a vécu pendant longtemps rue Arson.
Surnommé le footballeur-aviateur
Fils d’un ébéniste mort durant la Première Guerre mondiale, il rejoint à l’âge de 18 ans l’équipe première de l'Olympique Gymnaste Club de Nice, aujourd'hui connu sous le nom de l'OGC Nice. Il est notamment demi-finaliste de la coupe de France de football en 1930-1931. Il figure d'ailleurs dans l'annuaire des joueurs.
Buteur hors pair, il avait donc fait le bonheur des Aiglons avant de faire la fierté de l’Armée de l’air en devenant un pilote d’exception.
Trois ans pour écrire cette biographie
Jean-Jacques Ninon, ancien avocat au barreau de Nice, est devenu au fil des années historien, écrivain et un dessinateur d’illustrations.
Pendant trois ans, il s’est très largement documenté sur la vie de ce héros de guerre en fouillant dans les archives niçoises et parisiennes, les archives de l’armée ainsi que les journaux locaux.
Il a fallu que je fasse un tri entre toutes ces informations. Pour les illustrations, j’ai effectué un travail de recherche phénoménal, car il a fallu que je recolorise toutes les images d’archives. Sans compter qu’à l’époque, les avions changeaient d’apparence en permanence.
Jean-Jacques Ninon, auteur de "Le général Louis Delfino, dernier commandant de Normandie-Niemen"à France 3 Côte d'Azur
La sortie de cet ouvrage a été relayé dans les établissements scolaires comme le lycée Masséna à Nice.
Quand une carrière de footballeur se transforme en carrière militaire
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, la vie de Louis Delfino prend un tournant décisif. Loin des terrains de football niçois, il intègre l'école de Saint-Cyr et s’engage dans l’aviation.
Il voulait absolument piloter des avions parce qu'à l'époque, c'était très moderne. Son passage à Saint-Cyr ne se fit pas sans mal, car il venait d'un milieu populaire. Il était pupille de la Nation, son père ayant péri quelques jours après le déclenchement du conflit le 14 aout 1914.
Jean-Jacques Ninonà France 3 Côte d’Azur
Il est dans un premier temps intégré à l’aviation de reconnaissance, mais demande à rejoindre les escadrons de chasse en 1938 en raison d’un tempérament casse-cou et téméraire.
Il postule pour rejoindre l’escadron de chasse Normandie-Niemen qu’il intègre le 28 février 1944. Louis Delfino est promu commandant en juin 1944 et remporte plusieurs victoires aériennes jusqu'à un grave accident en 1940.
Il passe plusieurs semaines à l'hôpital. Dès qu'il est rétabli, il regagne sa base de Clermont Ferrand en zone libre.
Jean-Jacques Ninon, auteur de "Le général Louis Delfino, dernier commandant de Normandie-Niemen”à France 3 Côte d'Azur
Une ascension fulgurante
En 1964, il est nommé Inspecteur général de l'Armée de l'air et est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le 10 juillet 1964. Il se présente même aux élections municipales contre Jean Médecin en 1965, sans succès.
Il accepte de se présenter et subit les affres d’une campagne ignominieuse.
Jean-Jacques Ninonà France 3 Côte d’Azur
Le général Delfino mourra des suites d’une rupture d’anévrisme le 11 juin 1968 à l’age de 56 ans. Il avait alors 4 500 heures de vol à son actif.
Jean-Jacques Ninon n'en est pas à son premier ouvrage historique. Il avait déjà publié un livre sur l'histoire de l'aviateur Eugène Mo en 2022 :
L'ouvrage "Le général Louis Delfino dernier commandant de Normandie-Niemen" est paru en deux tomes, aux Editions Alain Amiel.