Les imprimeurs ont jusqu'au mardi 18 juin pour livrer la propagande officielle des candidats aux préfectures. Un délai très restreint qui pousse les entreprises à accélérer la cadence.
"J'ai eu les modèles de propagande de quatre candidats, seulement samedi en fin de journée", raconte Franck Vitaloni, gérant de l'imprimerie Perfectmix Photoffset à Saint-Laurent-du-Var dans les Alpes-Maritimes : "j'ai même eu une candidate qui m'a appelé ce lundi matin parce qu'elle a été plantée par l'entreprise pour laquelle elle avait fait appel".
Du côté des imprimeurs, c'est un peu la panique. Ils doivent livrer la propagande électorale des candidats aux législatives aux préfectures dans un temps record, ce mardi 18 juin, 18h, dernier délai. "L'urgence, ce sont les circulaires et les bulletins de vote, les tracts, ça viendra plus tard. Si demain, je ne livre pas ce qu'il faut à la préfecture, ils m'en voudront énormément parce qu'ils ne pourront pas se présenter", confie Franck Vitaloni.
Huit tonnes de papier
Mais le gérant de l'imprimerie, qui s'occupe de neuf candidats, ne s'inquiète pas. Tout serait prêt à temps. Les machines tournent à plein régime depuis plusieurs jours : "On a travaillé tout le week-end d'arrache-pied, on a mis les bouchées doubles".
Mais pas question de faire appel à des intérimaires :
On a, de toute façon, pas eu le temps, dans la précipitation, de renforcer l'équipe et puis ce ne sont des choses que j'aime confier à des intérimaires, parce que sur ça, ils ne peuvent pas se tromper, je préfère donc des gens qui ont l'habitude.
Franck Vitaloni, gérant d'imprimerie.
Les imprimeurs ont du pain sur la planche, d'autant qu'ils ne font pas ce qu'ils veulent. Le Code électoral établit des règles très précises sur le grammage du papier : 70 à 80 grammes. Mais ce papier, ils ne l'ont pas forcément en stock, il faut donc le commander et le faire venir à l'imprimerie rapidement.
"Lorsque les élections sont prévues longtemps à l'avance, les fabricants de papier anticipent, mais là c'était très compliqué d'en avoir dans ces délais. Pour mes neuf candidats, j'en ai assez mais si je devais en faire plus, ça n'aurait pas été possible", avoue l'imprimeur. La propagande électorale, de cette imprimerie des Alpes-Maritimes, représente huit tonnes de papier.
Dans la plus petite circonscription dont elle s'occupe, on compte 90 000 professions de foi et 110 000 bulletins de vote. Dans la plus grande, ce sont 106 000 professions de foi et 200 000 bulletins de vote qui vont être imprimés.
Un casse-tête général
Le délégué général de l'Union nationale des industries de l'impression et de la communication (Uniic), Pascal Bovéro, raconte ce lundi 17 juin sur France Inter comment les imprimeurs s'organisent en vue des législatives anticipées.
S'il y a "un risque" pour les professions de foi, il "ne doute absolument pas" que les bulletins de vote arriveront à temps. "C'est un élément central", rappelle-t-il. "Il y a 49 millions d'électeurs", pose-t-il. Ce nombre, "il faut multiplier par deux, parce que vous avez un bulletin de vote qui est envoyé chez le citoyen [dans les enveloppes de propagande électorale] et un qui va dans les bureaux de vote". Enfin, il faut y ajouter "une marge de sécurité de 10%" pour obtenir le nombre de bulletins requis.