Devant le tarif des places, les supporters niçois ont vu rouge, ils craignent d'être moins nombreux que prévu. Stratégie ou règles du marché ? On vous explique.
Le derby, pour tout supporter qui se respecte, c'est sacré. Le voisin est proche, le déplacement rapide à effectuer. Pourtant, depuis 2017, chaque fois que l'OGC Nice est reçu par son voisin monégasque, la rencontre se déroule en semaine, un moment où il est plus difficile de se rendre disponible. Alors, lorsque le derby à venir est programmé un dimanche à 17h, l'enthousiasme gagne les troupes.
C'est l'espérance d'un déplacement en nombre et en famille au vu de l'horaire, en fin d'après-midi. Mais rapidement, l'optimisme a fait place au désenchantement et à la colère.
Le prix des places a flambé.
Nice, c'est mieux que l'Europe !
Le prix le plus bas est de 55 euros. Soit plus du double du tarif habituel, 20 euros. Pour les moins de 16 ans, cela correspondra à 40 euros. Avec de pareils tarifs, il est plus difficile d'envisager un déplacement en famille. Sur Twitter, un supporter tente une démonstration : le Gym plus intéressant qu'une équipe européenne.
Sur les réseaux sociaux, les supporters ont des idées : "le club pourrait mettre un peu la main à la poche, il achèterait des places à 50 euros et les revendrait à 25 euros. Des clubs l'ont déjà fait."
"Une politique anti-Niçois ?"
Le club monégasque est pointé du doigt par les fans. Aurait-il augmenté ses tarifs afin de limiter le nombre de supporters niçois dans son enceinte ? Or, le club a seulement appliqué sa politique tarifaire, celle de l'offre et de la demande. Celle de tous les clubs de ligue 1. Le prix des places, lors du derby contre Nice, est celui des "grandes affiches", comme pour les réceptions du Paris Saint-Germain, de Marseille ou même de Rennes. Dimanche prochain, l'AS Monaco ne versera peut-être pas dans le football populaire, mais il n'est pas "hors-jeu".
De son côté, le règlement de la Ligue Professionnelle de Football prévoit que les places réservées aux clubs visiteurs doivent représenter 5% de la capacité du stade avec un maximum de 1 000 places dont le tarif est fixé à 10 euros. L'AS Monaco en a attribué 2000, soit le double. Beau geste.
Ces places sont mises à disposition du club visiteur, ici l'OGC Nice. Ce dernier les attribue aux groupes de supporters constitués, en fonction du nombre d'adhérents. Les places restantes sont mises à la vente (10 euros) avec une priorité pour les abonnés. En ce qui concerne le match à Monaco, elles se sont envolées en 2 heures.
Le règlement de la Ligue professionnelle de football prévoit également qu' "un minimum de 100 places payantes de première catégorie est réservé au club visiteur. Les réservations pour l’ensemble de ces places accompagnées du paiement correspondant doivent être parvenues au club visité au plus tard 10 jours avant la date du match. Au-delà de cette date, les places restent à la disposition du club visité".
Quand on aime, on ne compte pas
Le groupe des Ultras Populaire Sud a confirmé sa présence dans un communiqué : "le 26 février à 17h nous nous déplaçons à Monaco, nous attendons depuis longtemps que ce déplacement ait lieu le week-end, il faut se déplacer en masse et remplir ce stade !"
Par ailleurs, il serait très intelligent de la part des autorités de prendre en compte les dimensions sportives et populaires de cette rencontre afin de ne pas gâcher la fête
Ultras Populaire Sud.
La communauté des supporters niçois, quant à elle, alerte les siens : l'AS Monaco interdit tout signe distinctif du club en dehors du "parcage visiteur", qui sera donc le seul endroit où les Niçois seront visibles.
Pour le traditionnel cortège en deux-roues entre Nice et Monaco, à J-4, les points de rassemblements n'ont pas encore été déterminés et à l'heure où nous publions cet article, il reste encore des places "grand public" sur le site de la billetterie de l'AS Monaco.
À 50 euros.
