L’ex-avocat de 82 ans avait été condamné en 2014 par la cour d’assises d’appel d’Ille-et-Vilaine à vingt ans de réclusion criminelle pour l'assassinat d'Agnès Le Roux, l'héritière du Palais de la Méditerranée. Son corps n'a jamais été retrouvé. Le parquet annonce faire appel.
Le parquet a fait appel d'une décision qui devait aboutir à la libération de Maurice Agnelet, 82 ans, reconnu coupable en 2014 du meurtre d'Agnès Le Roux, riche héritière du casino de Nice.
Un appel qui est suspensif.
On considère que la libération anticipée pour raison médicale n'est pas justifiée
Maurice Agnelet avait obtenu le 8 septembre dernier du tribunal d'application des peines de Caen
une suspension de peine pour raison médicale, selon son avocate Me Katia Gabriel.
Aucune date de libération n'était encore fixée, selon elle.
Selon elle, Maurice Agnelet, qui est incarcéré à la prison de Caen, souffre de troubles physiques et mentaux.Les conditions de sa libération ne sont pas effectives, car cela nécessite un accompagnement médical
"Il a une attitude relativement passive face aux événements", avait-elle indiqué.
Retour sur l'affaire
Après 43 ans d'un long feuilleton judiciaire, nouveau rebondissement dans l'affaire Le Roux. D'après nos confrères du journal Le Monde, l’ex-avocat Maurice Agnelet ne devrait bientôt plus dormir dans sa cellule de la prison de Caen. Il est âgé de 82 ans. Sa peine devait durer encore 4 ans, jusqu'en 2024.Une information confirmée par Me Katia Gabriel, avocate de Maurice Agnelet qui exerce au barreau de Lyon. Contactée par France 3 Côte d'Azur, elle précisait alors que cette décision est "digne" :Maurice Agnelet, condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat d’Agnès Le Roux, a été remis en liberté pour raisons médicales https://t.co/I5vGxzZKkE
— Le Monde (@lemondefr) September 14, 2020
Maurice Agnelet souffre de plusieurs troubles cognitifs qui rendent incompatibles sa vie en détention. C'est un vieux monsieur qui a besoin d’un accompagnement médical. Il est diminué, passif face aux événements, il est effacé. (...) Il n’était pas question de remettre en cause les verdicts de culpabilité prononcés à l’égard de Maurice Agnelet.
Interdiction de paraître en région PACA
Le parquet avait 24h pour faire appel de cette décision. Il ne l’a pas fait. Cette décision est désormais définitive. La situation est réévaluée par un juge d’application des peines tous les 6 mois pour s’assurer que la décision prise est la bonne. Une décision assortie d'une interdiction de paraître en région Provence Alpes Côte d'Azur ainsi qu'à Monaco. Il n’a pas le droit non plus de s’exprimer devant les médias.
"Son seul trophée c’est de ne pas nous dire où est le corps d’Agnès"
Jean-Charles Le Roux, frère d’Agnès Le Roux, a appris la décision par un courrier du juge d'application des peines. Il précise que « ce n’est pas la première demande de mise en liberté » de celui qu'il considère comme « un grand simulateur ». Il réagit à ce nouveau rebondissement :
On sait qu’il a 82 ans, on suppose qu’il n’est pas en grande santé. Cela ne change pas grand-chose pour nous. Pour nous, l’affaire s’est arrêtée en avril 2014 au moment de sa condamnation à Rennes. (…) Son seul trophée c’est de ne pas nous dire où est le corps d’Agnès. (...) Je doute qu’il soit un jour touché par la grâce et qu’il ait envie de dire la vérité. Je pense que c’est un jeu pour sa part.
Motif médical
L’ex-avocat avait été condamné en 2014 par la cour d’assises d’appel d’Ille-et-Vilaine à vingt ans de réclusion criminelle pour l’assassinat d’Agnès Le Roux. Il a été admis le 8 septembre au bénéfice de la suspension de peine, pour motif médical, par le tribunal de l’application des peines de Caen. Cette décision serait assortie d'une interdiction de paraître en région Provence Alpes Côte d'Azur ainsi qu'à Monaco.Onze ans et neuf mois en détention
Maurice Agnelet était détenu à la prison de Caen. Cette demande avait été débattue lors d’une audience le 30 juin. Maurice Agnelet a passé onze ans et neuf mois en détention dans le cadre de cette affaire. Il était libérable en mai 2024. Il avait été jugé une première fois en 2006 par la cour d’assises des Alpes-Maritimes à Nice, vingt-neuf ans après la disparition de son ex-maîtresse, Agnès Le Roux.Rappel de l'affaire avec JEAN-BERNARD VITIELLO ET JEROME SALLIER :
Guerre des casinos
Maurice Agnelet avait été acquitté. Mais un an plus tard, la cour d’assises d’appel des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, l’avait déclaré coupable et condamné à vingt ans de réclusion criminelle.Coup de théâtre
Après six ans d’incarcération, il avait été libéré en 2013 à la suite d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme, condamnant la France pour défaut de motivation de l’arrêt de la cour d’assises. Au cours de son troisième procès à Rennes, son fils aîné Guillaume Agnelet, qui l’avait jusque-là toujours soutenu, avait créé un véritable coup de théâtre lors de l'audience.Il était venu déposer devant la cour sa conviction que son père était bien l’assassin d’Agnès Le Roux et en dévoilant des souvenirs qu’il avait tus pendant trente-cinq ans.