Une infirmière, accusée d'avoir détourné plus d'1 million d'€ auprès d'organismes sociaux en déclarant soins fictifs ou surfacturés, a été condamnée à 3 ans de prison, dont 2 avec sursis.
Conformément aux réquisitions, cette peine a été assortie de cinq ans d'interdiction d'exercer comme infirmière libérale.
Arrêtée en mars 2009, cette femme aujourd'hui âgée de 49 ans, avait reconnu l'escroquerie, qui avait duré de 2005 à 2009, au cours de sa garde à vue. Parmi ses victimes, la Caisse primaire d'assurance-maladie des Alpes-Maritimes avait été particulièrement visée, avec 420.000 euros de préjudice.
Le mode opératoire était simple: l'infirmière refacturait à plusieurs reprises le même acte, facturait des actes qu'elle n'avait pas réalisés ou encore se faisait rembourser des actes en surfacturation (au tarif de nuit ou du week-end).
En pleurs à la barre, cette mère de famille divorcée a tenté de s'expliquer: "J'avais un beau métier. J'ai tout détruit. Je sortais d'une maladie, j'étais très seule, je buvais pas mal. Quand mes enfants étaient couchés et que j'avais bien bu, je faisais mes télétransmissions sans réfléchir".
Dans sa plaidoirie, son avocat Me Philippe Soussi a comparé cette escroquerie au long cours à "une forme de suicide". "Elle (savait) qu'il y (avait) des plaintes faites par certains malades, des dénonciations auprès des organismes sociaux. Mais c'(était) un engrenage", a-t-il expliqué.
Il a précisé que sa cliente avait déjà commencé à rembourser l'un des organismes floués.