Le maire de Nice, qui s'estimait injurié par un militant de la gauche niçoise qui l'avait qualifié de "xénophobe" l'an dernier, n'a pas obtenu gain de cause auprès du tribunal qui a relaxé ce lundi cet opposant à sa politique.
Durant la campagne des élections municipales, David Nakache avait exhorté le 15 février 2020 les électeurs sur Twitter à voter pour la liste de gauche Viva! en qualifiant notamment Christian Estrosi de "maire xénophobe". Le maire s'estimait injurié. Le Président de l'association Tous citoyens ! (qui vient en aide aux migrants étrangers mineurs arrivant à Nice) et membre du mouvement Génération.s avait été poursuivi.
Le maire de Nice n'a pas obtenu gain de cause auprès du tribunal qui a relaxé ce lundi 29 mars cet opposant à sa politique.
Christian Estrosi voulait faire jurisprudence en interdisant de qualifier sa politique de "xénophobe". Il voulait me faire taire. Au-delà de moi, il voulait nous faire taire. Notre liberté d'expression est préservée : je suis relaxé !
Joint par l'AFP, Me Philippe Blanchetier, l'avocat de M. Estrosi, a indiqué "réfléchir sur l'opportunité de faire appel". "Dire de quelqu'un qu'il est xénophobe dans un tweet vindicatif (...) dépasse le domaine de la réflexion et ne relève pas d'un simple débat d'idées sur la politique de la ville", a-t-il ajouté.
Une autre décision avait été rendue le jeudi 19 novembre dernier par le tribunal judiciaire de Nice. David Nakache était condamné à 7 800 euros d'amende ainsi qu'à rembourser 2 600 euros de frais justice. La cause : des propos jugés diffamatoires sur la corruption et le clientélisme à Nice qui lui avaient valu une assignation du maire LR Christian Estrosi.
Le maire venait de rebaptiser une rue en hommage à l'ancien maire historique de Nice Jacques Médecin, mort en Uruguay après deux ans en prison en France pour des malversations.
Mais où un homme qui déclarait "La France va être envahie par tous les macaques qui n'ont rien d'autre à faire que venir vivre chez nous", a été condamné 4 fois à de la prison ferme, et va avoir une rue à son nom ? A Nice bien sûr ! @Mediapart https://t.co/cLfLCSxU7w
— David Nakache (@DavidNakache) November 27, 2018
Dans ce précédent procès, David Nakache avait reçu de nombreux soutiens de la gauche tandis que l'extrême droite avait elle aussi accusé le maire de vouloir museler les débats dans la ville.
-Avec AFP