Le procureur de la République de Nice a reçu ce mercredi 19 décembre au matin la visite de juges d’instruction et de policiers de l’office anticorruption dans le cadre d’une enquête sur la succession de l’hôtel de luxe le Negresco.
Jean-Michel Prêtre a-t-il outrepassé son pouvoir dans le cadre de la procédure ouverte devant le tribunal de commerce, voire tenté de favoriser un candidat à la reprise de l'hôtel Negresco à Nice ? La justice se pose la question et perquisitionne la domicile du procureur !
Selon le quotidien Le Parisien, le Procureur de la République de Nice a en effet reçu ce mercredi 19 décembre au matin la visite de juges d’instruction et de policiers de l’office anticorruption dans le cadre d’une enquête sur la succession de l’hôtel de luxe le Negresco.
Contacté par téléphone et par SMS, Jean-Michel Prêtre nous a fait cette réponse : "je n'en ai pas connaissance précisément et ne suis pas en mesure de confirmer ou infirmer".
Monsieur Prêtre nous a renvoyé vers le parquet national financier, qui s'est de son côté contenté de déclarer que "des actes (avaient) été menés dans le cadre d'une information judiciaire ouverte contre X".
Au Parisien, il confirme la perquisition à son domicile mais ne souhaite pas réagir sur le fond. "Cela montre que l’institution est capable de mener ce genre d’investigations sur l’un de ses propres magistrats, nous a-t-il confié. Mais c’est très violent."
Enquête pour trafic d'influence
Une enquête pour trafic d'influence, corruption passive et active a été ouverte dans le cadre de l'administration judiciaire du Negresco. Les juges du pôle financier de Paris enquêtent sur des soupçons d’atteinte à la probité. Ils se demandent si'l aurait outrepassé ses pouvoirs voire favorisé un candidat repreneur du palace.
Le palace niçois est géré par une administratrice judiciaire depuis le placement sous tutelle de sa propriétaire en 2013. Jeanne Augier est sous tutelle à cause d’une santé mentale défaillante.
En octobre dernier, Jean-Michel Prêtre estimait que l'administratrice judiciaire,"n'a pas démérité mais ce n'est pas une professionnelle du tourisme et de la gestion d'un établissement de ce gabarit, ce n'est pas son job! Quatre ans c'est bon mais ça suffit, il faut qu'on passe à autre chose".
À la fin de l’année 2017, le procureur de Nice avait déposé une requête judiciaire pour que soit mis fin au mandat de l’administratrice judiciaire. Il s’agissait de préparer la succession du palace de luxe.
" La justice n’est pas un chef d’entreprise", avait déclaré le magistrat à nos confrères de Nice-Matin.