Le 22 février 2016, en plein conflit sur le temps de travail des pompiers, ils avaient participé à une manifestation non autorisée sur l'autoroute. Quatre pompiers comparaissent ce mardi après-midi devant le Tribunal correctionnel de Nice.
Au Palais de Justice, un comité de soutien. Une cinquantaine de sapeurs-pompiers des Alpes-Maritimes, pour certains "en grève illimitée", se sont rassemblés au tribunal à l'heure de la convocation de quatre des leurs.
Ces derniers comparaissent devant le tribunal correctionnel pour "entrave à la circulation des véhicules", "dégradation du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes" et "complicité".
Il y a plus de trois ans, le 22 février 2016, ils avaient participé à la manifestation des pompiers, en plein conflit avec le préfet Adolphe Colrat sur l'organisation du temps de travail.
600 hommes du feu s'étaient alors rassemblés. Le cortège s'était rendu sur l'A8 alors qu'il n'y était pas autorisé, y avait brûlé des pneus, huit manifestants avaient été blessés par des projections de pétards, pour la plupart légèrement, l'un d'eux plus gravement, à l'oeil. Du matériel avait été dégradé, comme une barrière centrale de sécurité.
Sur les quatre prévenus, trois sont syndicalistes, signataires de la déclaration de cette manifestation. Parmi eux, le président du Syndicat Autonome des Sapeurs-Pompiers des Alpes-Maritimes, André Goretti. A leur encontre le parquet a requis 12 mois de prison avec sursis.
Le quatrième prévenu est poursuivi pour avoir jeté des pétards potentiellement dangereux, le parquet a requis dans son cas 9 mois de prison avec sursis."En qualité de signataires, on a cherché à leur faire porter la responsabilité des débordements." a commenté l'avocat de la défense Jean-Raphaël Demarchi.
La société Vinci Autoroutes s'est portée partie civile au procès aux côtés de la préfecture des Alpes-Maritimes.
Le tribunal rendra son jugement le 22 mai prochain.
Sur le fond, la manifestation du 22 février 2016 visait à demander l'application d'une directive européenne sur le temps de travail pour les pompiers, à qui l'on demande d'effectuer des gardes de 24 heures consécutives. A l'époque, un accord avait été trouvé avec le Président du SDIS 06 Eric Ciotti, mais le préfet Adolphe Colrat s'y était opposé.
Ce motif de contestation, est, selon André Goretti, "toujours d'actualité".