Une partie des salariés d'un restaurant McDonald's de Nice, en haut de l'avenue Jean Médecin, sont en grève depuis ce mercredi. Ils protestent contre les conditions de travail imposées par la direction de cet établissement depuis 2 ans.
La direction de l'établissement nous a fait parvenir un communiqué dans lequel elle affirme que : "Les accusations portées sont d’une extrême gravité et ne reflètent pas la situation du restaurant."
Elle ajoute concernant la sécurité alimentaire : "des procédures dédiées sont strictement respectées comme en témoignent les résultats des analyses réalisées, de façon aléatoire, par un organisme indépendant dans ce restaurant".
La direction affirme que le dialogue social est une priorité et qu'elle a reçu les salariés grévistes ce mercredi. Selon les grévistes, elle n'avait pas entendu les appels répétés à l'apaisement de nombreux employés lancés avant le mouvement social.
Nous avions joint par téléphone mercredi la directrice de l'établissement. "De toute façon, je ne vous recevrai pas" avait-elle affirmé avant de raccrocher. La seule réponse de la direction aux salariés ce matin a été l'envoi d'un huissier de justice pour relever leurs identités.
Pourquoi ne pas avoir écouté les remarques des salariés ? Comment expliquer les nombreuses accusations ? McDonald's a refusé de répondre à nos questions nous renvoyant vers le communiqué.
"La boule au ventre"
Un peu plus d'une dizaine de salariés sur les 58 que compte le restaurant sont réunis mercredi matin devant l'enseigne au M jaune. Certains sont là depuis quelques mois, d'autres depuis des années, ils ont connu plusieurs directions et affirment ne pas être opposés aux cadences de la restauration rapide.
S'ils ont décidé de faire grève, c'est contre les conditions de travail et les méthodes de la nouvelle direction de l'établissement.
C'est une issue extrêmement rare dans l'entreprise McDonald's mais ces hommes et ces femmes veulent faire entendre leur souffrance : "C'est devenu vraiment fatiguant, agaçant, la boule au ventre. La première question que je pose en arrivant au travail, c'est est-ce que la directrice est présente aujourd'hui" témoigne un salarié de manière anonyme.
"En fait, elle nous crie dessus (...). On ne crie pas sur les gens d'une manière (il réfléchit) comme si on allait les frapper. C'est pas possible, certains sont partis en dépression à cause de ça " affirme Marouane El Khattab, autre employé de ce McDonald's.
Des revendications et une pétition
En plus des accusations de harcèlement à l'encontre de la direction, un tract liste les revendications des salariés grévistes :
Manque d'un représentant
Manque de sécurité
Des équipements défectueux
Vestiaires inondés
Manque d'effectif
Certains salariés ont mis en ligne une pétition "Justice pour Naïma" pour soutenir Naïma, une de leurs collègues. Selon eux, le restaurant s'est séparé de la jeune fille à l'issue de sa période d'essai pour incompétence alors que ça ne serait pas justifié, ce que conteste la direction qui affirme avoir respecté le droit du travail.