L’OGC Nice et ses supporters sont vent debout contre l’arrêté du ministère de l’Intérieur qui interdit tout déplacement entre les Alpes-Maritimes et Nîmes ce samedi 17 août. Une mesure rare, mais qui n’est pas synonyme d’interdiction de quitter le département.
L’affaire est remontée jusqu’au ministre de l’Intérieur. Ce jeudi, Christophe Castaner a signé un arrêté "interdisant de déplacement des supporters du club de football de l'OGC Nice lors de la rencontre du samedi 17 août 2019 à 20 heures avec le Nîmes Olympique".
Pour justifier cet arrêté, le ministre évoque notamment le fait que "les déplacements du club de l'OGC Nice sont fréquemment source de troubles à l'ordre public [...], tant par des rixes entre supporters que par des violences contre les forces de l'ordre ou des jets de pétards, fumigènes ou bombes agricoles, causes de blessures ou de dégradations". Il note aussi que "les relations entre les supporters de l'OGC Nice et du Nîmes Olympique sont empreintes d'une forte rivalité".
Une mesure qui a immédiatement provoqué l'ire des Ultras niçois. Sur sa page Facebook, la Populaire Sud dénonce à demi-mots une atteinte aux droits de l'Homme : "nous ne sommes pas seulement interdits de nous rendre à Nîmes, il nous est aussi interdit de quitter les Alpes-Maritimes [...] Bienvenue dans le pays des droit de l’homme..."
Si l'arrêté du ministère est d'une nature relativement rare, l'interprétation qu'en font les Ultras est cependant erronée. Le texte n'interdit pas aux supporters de l'OGC Nice de sortir du département, mais seulement de partir des Alpes-Maritimes pour rejoindre Nîmes, et seulement Nîmes.
Cet arrêté ministériel intervient après un premier arrêté, préfectoral celui-là... Le 7 août, François Lalanne, préfet du Gard, interdisait aux supporters de l’OGC Nice l’accès au stade des Costières et la circulation dans un large périmètre englobant notamment les Arènes, à plus de 2 kilomètres au nord du stade.
L’OGC Nice avait attaqué l’arrêté du préfet du Gard devant le tribunal administratif de Nîmes, sans obtenir son annulation. Le 13 août, la Populaire Sud avait appelé ses membres, "en signe de protestation et surtout en tant que citoyens jouissant de nos droits de liberté et de déplacement", à se "déplacer quand même, en dehors du périmètre interdit". Ce serait en réaction que le ministère a décidé d'élargir le périmètre d'interdiction à toute la ville de Nîmes.
"Ca devient incompréhensible !"
Jouer sans ses supporters dans les tribunes, "c'est pas le football qu'on aime, ça devient incompréhensible cette interdiction, il y aura un vide et c'est le football qui y perd" a réagit le coach, Patrick Vieira, ce vendredi, à la veille du match.
"Ca va nous donner beaucoup plus d'envie d'aller chercher cette victoire pour eux !" estime de son côté le défenseur Christophe Hérelle.
Ces dix dernières années, les supporters de l'OGC Nice ont été frappés par plus de 40 interdictions de déplacements.