Nice, un syndicat de police municipale dénonce "une fausse manifestation" à l'initiative du maire

Ce vendredi 21 mai les policiers municpaux ont manifesté à Nice. Un syndicat de police dénonce une manipulation. Le directeur de la police municipale réagit. 

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Jeudi 20 mai au soir, le conseil constitutionnel rend sa décision concernant le projet de loi de sécurité globale. Ce dernier, censure certains passages notamment sur l'expérimentation par la police municipale des caméras embarquées et des drônes. La mairie de Nice avait investi pour se doter de drônes et former des agents à leur manipulation.

Vendredi 21 mai, les policiers municipaux manifestent place Massena, aux côtés du maire Christian Estrosi et de son adjoint à la sécurité. Christian Estrosi s'était adressé aux personnels de la police municipale pour leur adresser "toute sa reconnaissance".

Le maire de Nice, à notre micro, assumait de critiquer ouvertement cette décision du conseil constitutionnel : " je suis élu, j'ai plus de crédibilité qu'un juge constitutionnel qui est déconnecté de la réalité du terrain". 

Dans un tweet le maire de la ville explique que la manifestation était "pour protester contre la censure du Conseil Constitutionnel sur l'expérimentation de pouvoirs accrus aux polices municipales". 

Cédric Michel (Président du Syndicat de Défense des Policiers Municipaux) partageait sur les réseaux sociaux sont indignation. Nous l'avons contacté :

Nous avons été manipulés, on a reçu un appel à manifester sur le volet social mais pas du tout sur la décision du conseil constitutionnel

Cédric michel SDPM

Selon lui, la hiérarchie a demandé aux policiers municipaux d'aller manifester mais par rapport au volet social. "En réalité les collègues se sont retrouvés à manifester contre la décision du conseil constitutionnel de censurer certains articles" explique le président du syndicat : "nous ne sommes pas contre la décision du conseil constitutionnel puis qu'à la base nous ne demandions pas plus de prérogatives, ça c'est Christian Estrosi qui veut de nouvelles compétences, pas nous". 

D'après le syndicaliste, les policiers demandent une revalorisation de leur retraite et la prise en compte de la pénibilité pour obtenir des départs anticipés. 

Les policiers municipaux ne sont pas soumis au devoir de réserve comme la gendarmerie, ils ont donc tout à fait le droit de manifester. Le problème ici selon le syndicaliste c'est "la manipulation" de l'objet de la manifestation : "Christian Estrosi se fait le porte parole autoproclamé des policiers municipaux mais ce sont ses propres revendications, pas les notres, il détaille ses arguments dans un communiqué. 

Vendredi à la mi-journée les policiers ont reçu un mail du chef de service responsable du bureau d'ordres et d'emploi de la police municipale les remerciant de la part du maire : "pour avoir répondu présents en nombre à l’appel de Monsieur le Maire,  pour la défense du statut et du volet social de la Police Municipale".

Le syndicat national professionnel de la police municipale (SDPM) dit se réserver le droit de saisir la justice car la manifestation n'avait pas été déclarée en prefecture 3 jours avant. 

Le directeur de la police municipale réagit 

Richard Gianotti, directeur de la police municipale de Nice a réagi à cette "polémique stérile" :" il n'y a pas de débat, nous sommes contre cette décision du conseil constitutionnel qui remet en cause notre engagement et notre statut social". Selon lui d'autres syndicats ont suivi le mouvement, il critique le SDPM "ils en veulent à la ville de Nice et cherchent le moindre pretexte pour critiquer". 

Concernant les revendications que défendaient le syndicat SDPM à savoir la revalorisation des retraites. Le directeur répond : c'est une vision réductrice, il nous faut plus de prérogatives pour passer en catégorie B (actuellement les agents sont en catégorie C de la fonction publique) pour obtenir une revalorisation. 

Pour le directeur la manifestation était bien à l'initiative de la police municipale, ce que semble infirmer le mail reçu par les agents juste après la manifestation. 

En ce qui concerne le projet de loi de sécurité globale il devra être réécrit pour proposer une nouvelle version correspondant aux exigeances du conseil constitutionnel. 

 

 

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