Un bus avait percuté deux voitures mardi soir avenue Denis-Semeria à Nice. Le conducteur, qui était en état d'ivresse, a été placé en détention provisoire à l'issue de sa comparution hier.
Le chauffeur de bus qui a percuté deux voitures mardi soir à Nice, avenue Denis-Semeria, est un délinquant routier multirécidiviste.
C'est ce qu'a révélé sa comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nice ce jeudi.
Le casier judiciaire de cet homme de 42 ans, qui sera jugé sur le fond prochainement, comporte neuf condamnations dont six pour des délits routiers, rapporte Nice-Matin.
Condamné pour "homicide involontaire au volant d'un véhicule"
En 1998, il avait été condamné à une peine d'un an de prison ferme pour homicide involontaire au volant d'un véhicule.
L'année suivante, quatre mois pour blessures involontaires, puis encore huit mois en 2009 pour accident responsable avec délit de fuite.
En 2010, précise encore Nice-Matin, il avait été condamné pour conduite en état d'ivresse.
Un délit qu'il a manifestement récidivé puisqu'il conduisait mardi soir son bus avec 0,91 milligramme d'alcool par litre d'air expiré (le maximum autorisé est de 0,25, au dessus de 0,8 c'est un délit).
"Nous découvrons ce palmarès !"
"Nous découvrons ce palmarès ! Nous ne sommes pas informés des condamnations de nos chauffeurs" regrette Olivier Astolfi, le directeur général de la régie Lignes d'Azur joint par France 3 Côte d'Azur.
C'est un cas plus qu'exceptionnel. Nous avons là quelqu'un qui a franchi toutes les lignes rouges.
Olivier Astolfi, le directeur général de la régie Lignes d'Azur
"Une procédure disciplinaire est en cours, avec mise à pied à titre conservatoire. Nous avons également ouvert une enquête interne, à la demande de Christian Estrosi (maire de Nice) et Philippe Pradal (président de Lignes d'Azur), sur le suivi de l'embauche".
Passé "sous les radars" de Lignes d'Azur
Lors de son recrutement, en 2019, aucune condamnation n'apparaissait sur le 3e volet de son casier judicaire de fait de leur ancienneté indique Lignes d'Azur, et il n'en a pas fait mention.
"Dans leur contrat, il est précisé aux chauffeurs qu'ils doivent informer leur employeur de toute suspension de permis. Nous avons également comme garde fou la vérification une fois par semestre du permis de conduire et de la formation continue de tous nos chauffeurs".
Et pourtant, ce chauffeur est passé "sous les radars" et a pu prendre le volant sous l'emprise de l'alcool. Ce jeudi, il a été placé en détention par le tribunal en attendant d'être jugé sur le fond de l'affaire.
Le président de la régie Lignes d'Azur, Philippe Pradal, annonce ce vendredi que la régie va "déposer plainte avec constitution de partie civile contre le mis en cause".
Pas d’éthylotest anti-démarrage en service
Lignes d'Azur n'envisage pas pour autant de soumettre ses chauffeurs à un alcooltest avant leur prise de service.
"Chaque véhicule a plusieurs chauffeurs qui se relaient tout au long de la journée". Il serait impossible de les faire souffler dans un dispositif d’éthylotest anti-démarrage car "le bus reste avec le moteur tournant pour ne pas ralentir le trafic".
Lignes d'Azur affirme que cet incident est exceptionnel et les accidents rares. "Chaque accident est analysé et nous sommes un des réseaux qui a la plus faible accidentologie de France".