La campagne annuelle pour promouvoir le dépistage du cancer du sein et récolter des fonds pour la recherche a démarré le 1ᵉʳ octobre. Cet appel à l’action est essentiel pour faire reculer ce cancer qui reste le plus fréquent chez la femme. Il représente 12.100 décès annuels et le message d’Octobre rose est inchangé : suivi annuel et dépistage.
« Énormes, minuscules, galbés, vos seins sont parfaits tant qu’ils sont en bonne santé »
Le slogan d’Octobre rose 2023 fait la part belle à une approche des seins loin des diktats esthétiques. L’objectif est de faire prendre conscience à un maximum de femmes que, détecté à un stade précoce, un cancer du sein permet de survivre et d’avoir des traitements plus légers.
Monique est de celle qui faisait consciencieusement une mammographie chaque année. "Dès que j'ai commencé à recevoir le papier du dépistage national j'ai fait tout comme il fallait. Mais chaque fois que j'allais passer ma radio, c'était l'angoisse. Je regardais les femmes assises autour de moi dans la salle d'attente en me demandant sur qui ça allait tomber cette fois. Et un jour ça a été sur moi..."
Sur le moment, je suis restée tétanisée. En rentrant à la maison, j'ai pleuré durant tout le trajet. Il me semblait que ma vie s'arrêtait.
Monique.
C'était il y a plus de 17 ans. Aujourd'hui, Monique continue de profiter de la vie au côté de ses petits enfants : "Je m'en suis sortie parce que cela a été pris à temps. Je ne veux même pas imaginer ce qu’il serait advenu si j'avais refusé de faire ce dépistage !"
Barbara Prot, la Présidente de l’Association SOS Cancer du sein qu’elle a créé en 2012 constate : "la majorité des femmes qui sont proches de la ménopause ou qui sont ménopausées savent qu’elles ont un risque de développer un cancer du sein, mais ce n’est pas pour autant qu’elles passent le pas. Il y a des freins, des peurs profondes qui font qu’elles préfèrent « faire l’autruche… En allant à leur rencontre et en discutant en tête-à-tête, nous arrivons à les faire changer d’avis."
Mais les femmes qui préfèrent ignorer le risque de maladie ne sont pas les seules à être la cible privilégiée du cancer du sein.
"Il y a une population défavorisée qui est en danger", explique Barbara Prot. "Ce sont la plupart du temps des familles monoparentales qui sont difficiles à toucher. Ces femmes qui jonglent entre travail et enfants ont le nez dans le guidon. Elles se négligent et leur propre santé n’est pas leur priorité"
Les chiffres du cancer du sein
Il représente 33% des cancers féminins et se retrouve au 1er rang des cancers féminins en termes de fréquence.
80% des cancers du sein se développent après 50 ans et l’âge moyen du diagnostic est 64 ans.
En 2023, ce sont quelque 61.214 nouveaux cas qui ont été découverts et plus de 900.000 personnes qui en sont atteintes en France.
On compte 12 100 décès annuels.
La Ligue contre le cancer (qui publie ces chiffres) et ses 103 comités départementaux mettent en place de nombreuses actions (collectes, évènements, sensibilisation…) pour informer et accompagner sur la maladie.
Il s’agit de faire du mois d’octobre le mois de tous les espoirs !
L’important est de communiquer pour sauver des vies
L’Association SOS Cancer du sein est militante. Elle accueille toutes femmes atteintes de cette maladie pour aider à mieux vivre la maladie et améliorer leur qualité de vie avant pendant et après les traitements.
Un cancer du sein découvert aujourd’hui c’est 87 % de chance d’en guérir à 5 ans. À partir du moment où il est métastasé, le pronostic tombe à 25% de chance de survie.
Barbara Prot, Présidente de l'Association SOS Cancer du seinFTV
"Depuis une dizaine d'années les jeunes de moins de 40 ans sont de plus en plus concernés par la maladie. L'autopalpation doit devenir un réflexe chez les jeunes filles et les jeunes femmes", explique la Présidente de SOS Cancer du sein. Elles doivent aussi ne pas hésiter à se rendre chez un professionnel de santé pour se faire dépister."
"Toutes les deux mortes d’un cancer du sein"
Léa a 32 ans. "Ma grand-mère et ma tante sont toutes les deux mortes d’un cancer du sein. C'est d’ailleurs pour cette raison que mon père est devenu gynécologue. Sa grande hantise a toujours été pour nous ses filles et il nous a fait surveiller depuis que nous sommes jeunes. Heureusement, parce que c'est de cette façon que cela a été découvert pour moi. J'ai été opérée rapidement et j'ai suivi un long traitement. Je suis en rémission à présent, mais on surveille mes sœurs de très près. "
Chaque année deux événements phares sont organisés pour motiver à la prévention et au dépistage. Ils s'adressent à toutes les personnes concernées par la maladie : femmes malades ou en rémission, leur entourage médical, familial et amical.
- Un jogging rose, course solidaire et conviviale non chronométrée de 7 km et une marche rose de 5 km, le dimanche 8 octobre sur la Promenade des Anglais à Nice. Le départ est à 9h pour la course rose sur le Quai des États-Unis.
- La 10ᵉ édition des Régates Rose à partir du Port Vauban à Antibes, le samedi 21 octobre. L'inscription est obligatoire et le nombre de places limité. Ce véritable moment d'évasion est rendu possible grâce aux plaisanciers de la Société des Régates d'Antibes et d'autres clubs de la cité des remparts et des alentours.
Née aux États-Unis, au début des années 90 à l'initiative de Madame Evelyn Lauder, célèbre femme d’affaires américaine, elle-même atteinte d’un cancer du sein, Octobre Rose a fait sa 1ʳᵉ apparition en France en 1994. Depuis, cette lutte, devenue enjeu de santé publique, ne cesse d'évoluer et de grandir à travers un symbole fort : un ruban rose.
En ce début de saison automnale, en l’honneur de cette cause qui permet de sauver des vies, que nulle n’hésite à en parler et surtout à inciter amies, copines, parentes ou collègues à se faire dépister.
Durant 31 jours, c’est le moment d’accompagner celles qui vous sont chères…