Partir en vacances lorsqu’on souffre d’une maladie chronique ou d’un cancer, c'est possible tout en continuant son traitement. À la polyclinique Saint-Jean de Cagnes-sur-Mer, six patients ont recours à ce service en ce moment.
Charlotte B. est francilienne. La trentenaire vient suivre son traitement pour la deuxième fois dans cette clinique de la Côte d’Azur. Pourtant, sa chimiothérapie a débuté à 900 km de là au mois de mars.
“Six mois sans se déplacer, six mois sans voir forcément la famille, et puis six mois pour les enfants à être bloqués en région parisienne parce que Maman a des traitements toutes les semaines. Là, je suis très contente de pouvoir être là, les enfants sont à la maison avec ma mère. Ils profitent pendant que je viens ici recevoir mon traitement et puis, je continue avec eux...la vie normale”.
Charlotte bénéficie d’une prise en charge ponctuelle de trois semaines au total dans la région.
Il faut bien préparer son déplacement à l'avance
Jérôme Barbier, l'oncologue qui la suit durant son séjour, rappelle que cette démarche peut être mise en place à condition de l’anticiper. Il faut prendre contact avec le centre près de son lieu de villégiature.
“Dans le cadre de prises en charge courantes, tous les produits sont disponibles partout. La personne voit un médecin, il valide et lui prescrit le même traitement qu'elle aurait ailleurs, qu'elle a dans son centre de référence".
Dans le service de chimiothérapie de la polyclinique Saint-Jean, 1000 patients en moyenne sont traités par an. Les prises en charge ponctuelles comme celles de Charlotte représentent une toute petite part de ce chiffre.
C’est 5-6 patients ponctuellement. C’est tout à fait réalisable et globalement ça ne nous change rien sauf de se dire qu’on est contents d’accueillir des gens venant d’ailleurs et de leur rendre service.
Jérôme Barrière, Oncologue à la polyclinique Saint-Jean
Cette prise en charge ponctuelle permet aux patients de garder une "vie normale", de pouvoir se projeter sur l'avenir, continuer de passer des moments en famille. En permettant aux malades de ne pas cesser leur traitement le temps de leurs vacances, on évite ainsi la perte de chance.
Cela peut s'appliquer à toutes les longues pathologies, pas seulement les chimiothérapies, mais aussi les dialyses par exemple.
Avant de rentrer chez elle, Charlotte reviendra une troisième fois dans la clinique azuréenne. Ici aujourd’hui, une étape très importante vient d’être franchie, sa dernière séance de chimiothérapie.