Lancée à l'automne, la vaccination des collégiens de 5ᵉ contre le papillomavirus n'atteint pas les objectifs escomptés, c'est le constat dressé ce jeudi 11 janvier par la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale(SFCPCV).
Des responsables de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale(SFCPCV) ont dressé ce jeudi 11 janvier, un premier bilan de la campagne de vaccination contre le Paipillimavirus lancé dans les collèges à l'automne dernier. "On commence à avoir de premiers chiffres, mais pas encore pour toute la France. On estime qu'ont été vaccinés avec une première dose environ 10 à 15% des collégiens de 5ᵉ, la deuxième injection se fera avant fin juin ", a déclaré le Pr Xavier Carcopino, président de la SFCPCV et chef de service de chirurgie gynécologique à l'hôpital Nord de Marseille, lors d'une conférence de presse.
Un premier retour décevant
"Ce premier retour est décevant : on espérait environ 30%, on en est loin. On peut s'améliorer". Alors que l'objectif était "assez modéré", "on s'attendrait à mieux", a glissé Geoffroy Canlorbe, secrétaire général de la SFCPCV.
La vaccination peut aussi se faire hors collège, en cabinet, chez des généralistes, pédiatres, ou encore en pharmacies. Promise début 2023 par le président Emmanuel Macron, la campagne de vaccination de collégiens en classe de 5ᵉ contre les papillomavirus humain, à l'origine de nombreux cancers (col de l'utérus, ORL, etc), a démarré à partir de début octobre. Tous les collèges publics sont concernés, les établissements privés volontaires pouvant participer.
Mieux communiquer auprès des jeunes adolescents
Le ministre de la Santé tablait sur au moins 30% des élèves de 5ᵉ vaccinés au collège. "Je pense qu'on n'y sera pas", avait reconnu début novembre Aurélien Rousseau, tout en espérant quelque 150.000 vaccinés au collège en fin d'année scolaire (sur environ 800.000 élèves de collèges publics et privés sous contrat). "C'est un début, il faudra de la ténacité", avait-il estimé, évoquant une hétérogénéité entre les régions et entre les familles ainsi qu'une nécessité "d'adapter les outils". Pour la SFCPCV, la campagne a pâti, entre autres, d'une organisation administrative "un peu lourde et compliquée". "Il faut aussi plus et mieux communiquer sur l'importance de vacciner les jeunes adolescents avec un vaccin sûr et très efficace" pour "faire à l'avenir du cancer du col de l'utérus une maladie du passé", selon le Pr Carcopino.