Le maire de Nice a décidé de s'entourer de personnalités issues de la société civile en février dernier. Ces nouveaux chargés de mission, qui ne font pas l'unanimité, doivent selon Christian Estrosi apporter leur expertise bénévolement. Pour l'opposition, ils pourraient percevoir des rémunérations.
Elles sont 8. Huit personnalités niçoises qui ont dit oui à Christian Estrosi et qui seront chargées de faire des propositions au maire de Nice dans leur spécialité. Leur travail d'expertise doit, selon l'élu, rester bénévole.
Ainsi, l'ex-avocate générale près la cour d'appel d'Aix-en-Provence Annie Brunet-Fuster sera chargée d'une mission sur la prévention de la délinquance et l'accompagnement des victimes, le DJ Tristan Casara ou The Avener à l'aide à la création musicale, le karatéka Patrick Delarue à l'éducation à la citoyenneté. Pour l'ancien préfet des Alpes-Maritimes Jean-Michel Drevet, c'est l'industrie. Le chef d'entreprise Philippe Garcia accompagnera les start-up, François Daure, commissaire aux compte, les TPE-PME et Manuel Smadja la prévention des ruptures et de la pauvreté.
Les "bénévoles" seraient-ils en réalité rémunérés ?
C'est en tout cas la question que pose l'opposition. La conseillère municipale Dominique Boy Mottard a relayé la polémique lancée par Eric Ciotti et interrogé le maire de Nice dans un courrier.
En guise de réponse, la mairie évoque des versements de vacations, des remboursements ainsi que la mise en place de bureaux, d'une salle de réunion et de deux employés municipaux.
Dominique Boy Mottard parle d'un "caprice politique". "On trouve ça un peu surprenant. Nous avons des adjoints, des conseils de quartier, pourquoi a-t-on besoin de cette assemblée de personnalités pour nous apporter de nouvelles solutions ?", ajoute-t-elle.
L'incompréhension de certains élus du département après la nomination de Caroline Reverso-Meinietti
L'une des recrues, Caroline Reverso-Meinietti est loin de faire l'unanimité. L'avocate niçoise de 32 ans, mère de deux enfants, s'était présentée contre Eric Ciotti dans la première circonscription des Alpes-Maritimes sous l'étiquette La République en Marche !. Elle avait alors reçu un soutien appuyé du gouvernement, notamment du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Elle héritera d'un bureau et d'un secrétariat à la mairie, à l'instar des autres personnalités. Certains élus LR du département ne mâchent pas leurs mots sur les réseaux sociaux.
Prendre la candidate socialiste devenue En Marche contre le député sortant LR comme chargée de mission à la ville de Nice dont le maire est Le Pdt de la fédération LR c'est effectivement très "audacieux"!Il y a des clarifications qui s'imposent!
— Lionnel Luca (@lionnelluca06) 16 février 2018
Quelle déception! Moins d'un an après avoir été la candidate #EnMarche face au candidat @LesRepublicains @ECiotti lors des législatives, @CReverso06 est désormais collaboratrice du Président de la Métropole.
— Charles Ange Ginesy (@ca_ginesy) 16 février 2018
Consternation
Candidate REM dans la 1ère circonscription de Nice contre @ECiotti, voilà qui risque de ne pas favoriser la tranquillité publique... https://t.co/Z3yS7gCagq
— David Lisnard (@davidlisnard) 16 février 2018
Après avoir été candidate #EnMarche aux législatives face à @ECiotti, @CReverso06 est embauchée par @cestrosi à la @VilledeNice. Il faut croire qu'elle n'avait pas d'obligation de résultat !
— Xavier Beck (@_XavierBeck) 16 février 2018
Le maire de Mandelieu, Henri Leroy, ne cache pas sa colère et veut un arbitrage des plus hautes instances des Républicains.
Aussi, je saisis par courrier notre Président @laurentwauquiez qui souhaite et recherche le rassemblement. Il ne peut laisser une telle situation perdurer sans sanctionner un élu qui agit contre sa propre famille politique, qui divise au lieu de rassembler.@EFarel06 @ECiotti
— Henri Leroy (@hleroymandelieu) 16 février 2018
Christian Estrosi est le maire de Nice depuis 2008 avec un bref intermède à la présidence de la Région.
En décembre, il s'était aussi adjoint les services d'une figure du monde judiciaire, Marc Joando, ex-président du tribunal de grande instance de Grasse, nommé inspecteur général des services de la ville et de la métropole.