La cour d'appel d'Aix-en-Provence a exigé le versement de 40 millions d'euros de caution à l'oligarque russe Souleïman Kerimov, qui s'il verse la somme, échappe à la détention provisoire dans un vaste dossier de blanchiment sur la Côte d'Azur dans lequel il est poursuivi.
Il avait été arrêté par la police française dans la nuit du 20 au 21 novembre à l’aéroport de Nice dans le cadre d’une enquête pour blanchiment de fraude fiscale. Puis l'oligarque russe Souleïman Kerimov, 21è fortune dans son pays, qui est aussi sénateur, avait été placé sous contrôle judiciaire.
Souleïman Kerimov échappe à la prison. Ainsi en a décidé la cour d'appel d'Aix-en-Provence, saisie après un appel du parquet de Nice.
Mais les juges d'Aix-en-Provence ont frappé fort : ils exigent une caution à la hauteur de la fortune du Russe : 40 millions d'euros.
Une mobilisation de 13 personnalités russes
Dans une lettre ouverte, 13 personnalités russes avaient demandé que leur compatriote "puisse
bénéficier des soins médicaux nécessaires à sa survie" et "qu'il puisse rejoindre à Moscou sa femme, ses trois enfants et ses deux petits-enfants". Ils rappellaient que la santé de Kerimov est compromise depuis son accident de Ferrari sur la Promenade des Anglais fin 2006. Après une greffe de peau et un triple pontage cardiaque, il est assujetti un traitement "complexe" nécessitant la présence "constante" de médecins, assuraient-ils.
Une enquête pour blanchiment présumé
Kerimov est soupçonné d'avoir acquis à grand renfort de valises de billets cinq villas au Cap d'Antibes, dont l'une a été revendue depuis, pour des montants sous-déclarés et sous un prête-nom, ce qu'il a nié durant sa garde à vue.
Une "bonne douzaine de personnes" dont un notaire, une femme agent immobilier, un avocat fiscaliste, tous trois de la Côte d'Azur, mais aussi un financier et un entrepreneur suisses sont mis en examen dans cette enquête qui a démarré fin 2014 après une filature dans un banal trafic de drogue.