Patricia Dagorn, la "Veuve noire" de la Côte d'Azur, nie toujours en appel

Patricia Dagorn, surnommée la "Veuve noire" de la côte d'Azur, a fermement nié ce jeudi 10 janvier à l'ouverture de son procès en appel l'empoisonnement de quatre hommes, dont deux étaient morts, des faits pour lesquels elle a été condamnée en première instance à 22 ans de prison.

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"Je continue à contester les faits, cela ne correspond pas à la réalité, en tout cas à ma réalité vécue", s'est défendue Mme Dagorn, 58 ans, devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence.

Condamnée en première instance par les assises des Alpes-Maritimes, à Nice, le 18 janvier 2018, Mme Dagorn est accusée d'avoir empoisonné Francesco Filipponne, un maçon retraité de 85 ans, en février 2011, et Michel Knefel, un SDF, en juillet 2011, pour les détrousser et tenter de capter leurs patrimoines respectifs.
 



Si Ange Pisciotta et Robert Vaux, les deux autres octogénaires qu'elle aurait empoisonnés, en 2011 et 2012, ont survécu, ce ne serait que grâce à la chance, ayant su rompre à temps avec celle qu'ils avaient rencontrée via une agence matrimoniale de Cannes, où elle s'était inscrite pour rencontrer "des hommes de 50 à 80 ans, voire plus".

Retour sur les faits avant l'ouverture du procès en appel : 
  

Un travail de tueur en série


"Elle avait un mode opératoire immuable, comme chez les tueurs en série", a affirmé jeudi devant la cour d'appel l'une des enquêtrices de la brigade criminelle de Nice: rencontre, via l'agence matrimoniale ou au hasard, dans la rue, relations sexuelles très rapides, puis tentatives de se faire verser de l'argent, de se faire désigner comme légataire universelle, ou d'obtenir des virements, jusqu'à 750.000 euros pour M. Filippone, pour de supposés investissements.
 

"Elle est très intelligente, manipulatrice, et dans un déni total de ses crimes, je pense qu'elle est très dangereuse", a renchéri un autre enquêteur de la PJ de Nice interrogé jeudi matin.

    
"Si vous parlez de preuve, non", il n'y en pas, a cependant dû concéder la policière, poussée dans ses retranchements par les avocats de Mme Dagorn, Mes Cédric Huissoud et Georges Rimondi, en reconnaissant au passage "les lacunes graves" de l'enquête initiale des gendarmes dans le dossier Filippone par exemple.
 
  
"Il n'y a pas eu d'enrichissement personnel de Mme Dagorn", a de même reconnu son collègue, selon qui ce serait uniquement dû au fait que "ses projets n'ont pas abouti".

Au moment des faits, Patricia Dagorn vivait avec une allocation adulte handicapée de 650 euros, résultat des viols et violences dont elle a été victime de la part de son ancien mari. Des faits pour lequels ce dernier avait été condamné à 11 ans de prison.

"Nous avons beaucoup de mal à vous suivre", lâche l'avocate générale, après l'avoir longuement interrogée, même si Mme Dagorn a toujours une réponse pour justifier chaque invraisemblance.
Le procès est prévu pour durer jusqu'à mardi, avec les plaidoiries de la défense et le verdict. Le réquisitoire est attendu lundi après-midi.
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