Après avoir porté de plainte pour "discrimination et harcèlement moral" contre son directeur artistique, la danseuse du ballet de Nice a remporté son porcès.
Congédiée en 2018 après une grossesse, la soliste Gaëla Pujola a gagné son procès devant le tribunal administratif, poussant la mairie à annoncer sa réintégration.
"Nous prenons acte de cette décision", a indiqué jeudi 15 octobre à l'AFP la ville de Nice, qui gère en régie municipale l'Opéra de Nice."Les éléments produits par la requérante sont suffisants pour faire présumer l'existence d'une discrimination fondée sur sa maternité"
Retour sur l'affaire
L'information avait été révélée par le site Médiapart.Une soliste du ballet de Nice Méditerranée, Gaëla Pujol, s’estimant discriminée, a porté plainte le 27 mars dernier pour discrimination et harcèlement moral.
À lire @Mediapart : discrimination/harcèlement des danseuses enceintes au Ballet Nice Méditerranée, 1 plainte déposée. Article qui vire dans le sensationnalisme/règlements politiques, mais témoignages des artistes accablants envers Éric Vu-An et la Mairie. https://t.co/jChFYevptG
— Danses avec la plume (@dansesplume) 24 avril 2018
Un rôle très dur pour un retour de congé maternité
En février, alors qu'elle revenait de congé de maternité, Gaëla Pujol est reçue en entretien par Eric Vu-An, le directeur du ballet, qui lui aurait selon elle, demandé de tenir le premier rôle dans Don Quichotte dans le cadre d'une tournée débutant quinze jours plus tard . "Un ballet extrêmement dur pour une femme après une grossesse", explique la danseuse. De son côté, Eric Vu-An donne une toute autre version. Il soutient que la danseuse lui a demandé d'occuper ce rôle pour perdre un peu de poids.Un contrat non renouvelé
Arrivée en 2013 à Nice, Gaëla Pujol est l'une des principales solistes du Ballet Nice Méditerranée. Elle apprendra que son CDD, arrivant à échéance le 31 août prochain, ne sera pas renouvelé.
Dans tous les ballets du monde, on aménage les choses lors d'un retour de couches, sauf à considérer qu'une danseuse ne peut pas être enceinte
plaide son avocate selon laquelle la concordance des dates sont la preuve de faits discriminatoires.
Maître Sylvie Topaloff indique aussi être en mesure de fournir deux témoignages de danseuses étrangères qui se disent victimes de faits similaires -aujourd'hui prescrits- de la part d'Eric Vu-An.
Cet ancien danseur étoile de l'Opéra de Paris, âgé de 54 ans, qui dirige le Ballet Nice Méditerranée depuis 2009, répond point par point aux accusations et explique que l'exigence de l'excellence lui impose de faire des choix.