Des policiers non armés dans les écoles de Nice, l'expérimentation est critiquée

L'arrivée annoncée de policiers municipaux non armés dans des écoles de Nice a suscité dimanche 28 janvier les critiques d'enseignants mais également du Syndicat de défense des policiers municipaux (SDPM).

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Cette annonce de Christian Estrosi maire LR de Nice "pourrait s'avérer dangereuse pour le policier municipal non armé en faction dans l'école", souligne dans un communiqué le SDPM.


"Il est évident qu'en cas d'attaque terroriste dans une école, le policier sera une cible privilégiée", sans moyen de défense. "L'effet recherché a de très fortes probabilités d'être nul", poursuit-il. "Si le SDPM est bien entendu favorable à une politique sécuritaire raisonnable et réfléchie, il pense qu'elle doit s'accompagner d'une relative modestie".

La mairie de Nice avait indiqué samedi 27 janvier, en marge d'une visite dans la ville du ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, qu'elle mettrait en oeuvre cette mesure à la rentrée prochaine. Celle-ci avait été rejetée par la précédente ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem. A l'époque, la fédération de parents d'élève FCPE et des syndicats enseignants avaient critiqué ce projet.

La réaction des enseignants :

Côté enseignants, le syndicat enseignant CGT Educ'action a de nouveau "condamné" la mesure, sur fond d'austérité budgétaire. "Ce qu'il nous faut dans les écoles, ce ne sont pas des policier-es mais des secrétaires administratives, des ATSEM, des infirmier-es scolaires... Ce qu'il faut à la prévention, ce n'est pas un-e policier-e dans les écoles, mais du budget pour les services sociaux", affirme le syndicat.


Après l'attentat sur la Promenade des Anglais qui avait fait 86 morts le 14 juillet 2016, Nice a mis en place des vigiles devant les écoles, remplacé depuis par des policiers. La ville s'est aussi dotée d'une salle de vidéosurveillance dédiée aux écoles, en plus d'alarmes anti-intrusion, de boutons d'alertes et badges d'accès.

La ville de Nice réagi à la contestation

Dimanche 28 janvier, la ville a fait valoir auprès de l'AFP que le SDPM n'était "pas représentatif" et contestait "toutes les initiatives de la ville (...) sans réellement connaître les sujets". "La ville de Nice travaille avec l'Etat et les syndicats sur les modalités de cette expérimentation", qui doit permettre de "soulager le personnel" des écoles des tâches de sécurité.
"Nous appelons chacun à prendre en compte le risque qui pèse aujourd'hui sur les écoles, qui sont désormais aussi des cibles pour Daech et à attendre le résultat de cette expérimentation unique en France plutôt que de chercher à la rejeter d'emblée pour de simples raisons idéologiques", ajoute-t-elle.

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