Beaucoup d'allergiques de l'hiver ne le savent pas. Les causes de leur mal-être se trouvent aussi bien à l'extérieur, qu'à l'intérieur de leur habitation. Tour d'horizon... mouchoir en main.
Camille est une allergique qui ne s'ignore pas.
Sous traitement pour une réaction chronique aux pollens, elle consulte aujourd'hui son allergologue, à Nice, pour pousser plus loin l'exploration. Quelles gouttes de réactifs posées sur son bras, et les petits boutons ne tardent pas à apparaître.
Verdict : cyprès et acariens sont les premières causes du mal-être respiratoire de cette Niçoise. Et ce n'est pas surprenant.
Le nombre d'allergiques augmente tous les ans. On est bientôt à 30 ou 40% de patients allergiques en France. L'OMS a classé les allergies comme maladies chroniques importantes.
Véronique Lustgarten-Grillot, allergologue à Nice
Le cyprès depuis novembre
Si la plupart des plantes allergènes de notre environnement ne fleurissent qu'au printemps, le cyprès, très répandu dans le Sud de la France, est entré dans sa période de pollinisation dès le mois de novembre.
Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique met en garde les personnes sensibles : même si pour l'instant le risque d'allergie aux cupressacées est faible sur le papier, les périodes ensoleillées vont favoriser la dissémination des pollens. Il faut se préparer à "des semaines et des mois à venir plus compliqués notamment lorsque les concentrations repartiront à la hausse en début d'année 2022."
Après le cyprès bleu, qui pollinise le premier, viendra le cyprès vert, puis le genévrier phénicien... on en a pour six mois, le temps d'enchaîner sur les autres pollens allergisants.
Dans la région PACA, selon l'Agence Régionale de Santé, "l’allergie aux pollens touche désormais au moins 25 % des enfants et 20 % des adultes, avec un quasi doublement de la prévalence au cours des 20 dernières années."
Les acariens dans nos maisons d'hiver
Autre source d'allergies hivernales, les acariens. Ils prolifèrent grâce au chauffage, et en raison du manque d'aération de nos logements. Ils seraient la cause d'un 1/3 de nos rhinites allergiques.
Parmi les solutions à notre portée, il y a les huiles essentielles assainissantes à pulvériser. Mais là-aussi, attention danger.
Les huiles essentielles sont aussi cause d'allergies
Ce type de produits est efficace. Mais il faut absolument, dès qu'il est utilisé, le laisser agir avec personne dans la pièce, pas même d'animaux. Puis, surtout, bien aérer !
Stephane Fenoglio, pharmacien à Fréjus
Dans son officine de Fréjus, Stephane Fenoglio vend deux fois plus d'huiles essentielles depuis le début de la crise sanitaire.
Vendues pour des propriétés assainissantes, purifiantes, ces huiles essentielles en spray ou en diffuseur peuvent provoquer, selon une étude de Anses, "des effets indésirables en conditions normales d'utilisation, notamment des symptômes irritatifs des yeux, de la gorge et du nez, et des effets respiratoires. Par ailleurs, ces produits émettent des composés organiques volatils qui peuvent constituer une source de pollution de l'air intérieur."
Le magazine 60 millions de consommateurs a aussi publié en 2018 une étude basée sur 17 produits, et établissant que nombre d'entre eux "polluent l’air intérieur et exposent les voies respiratoires et la peau à des molécules allergisantes et irritantes".
Le meilleur conseil, pour chasser les allergènes de son intérieur, est encore et toujours d'aérer son logement, régulièrement, au moins pendant 10 minutes.