Mais depuis quelques jours, les engins de chantier et leurs ouvriers le grignotent petit à petit. Sa disparition a été décidée en haut lieu. Les promeneurs s'arrêtent, médusés.
Ils sont pourtant nombreux à lui avoir imaginé une autre fin : «il a l’air solidement ancré, et plutôt que de le détruire, il aurait fallu l’exploiter d’une autre manière » «ils auraient pu l’aménager de manière sécuritaire (en) faire un plongeoir » « on pensait que c’était le resto qui l’avait repris pour en faire une extension, ça pouvait être cool ».« ça servait aux jeunes pour plonger, c’était quand même pas mal »
Une habituée regarde les travaux de démolition du "ponton du Lido" à Nice, le 4 novembre 2020
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© FranceTélévisions
Un symbole ?
Pas vraiment. Mais tous les promeneurs et les joggeurs le connaissent. C'est un repère, même vu de la mer. Un pratiquant de paddle regrette sa disparition « ça va manquer dans le paysage. Quand je reviens de la rade de Villefranche, c’était mon repère". Mais dans un mois au plus tard, il faudra parler de lui au passé. Jugé vétuste et dangereux, les autorités s’étaient entendues depuis longtemps, elles qui n'apprécient guère les plongeoirs improvisés. Au nom de l'harmonisation du littoral, l'Etat et la Métropole Nice Côte d'Azur ont tranché, il sera démoli.Un inconnu très photographié
A la fois proche du rivage et inaccessible, la structure attire l'oeil. Sa présence interroge. Son graphisme, son incongruité fascinent. De nombreuses photos du "ponton du Lido" circulent sur les réseaux sociaux.Mais alors qui est-il ?
Le "ponton du Lido" est souvent regardé comme la trace d’un passé. Mais lequel ? Celui de la Jetée-Promenade ? Non, c'est impossible. Le palais flottant construit il y a près de 150 ans et détruit en 1944 avait été érigé face à l’actuel hôtel Méridien, à quelques dizaines de mètres de là. Celui qui va disparaître dans 3 semaines a été construit en même temps que le Palais de la Méditerranée en 1929, afin que les bateaux puissent débarquer les clients qui souhaitaient se rendre au Casino du Palais.Mais les heures de gloire ont été celles de l'explosion du tourisme populaire dans les années 60 et des célèbres bateaux Gallus. Le ponton se nommait alors « Le pont du Gallus » ou "La jetée du Gallus".
Un bateau Gallus amarré au ponton face au palais de la Méditerranée à Nice
L''écrivain et historien Alex Benvenuto à l'âge de 6 ans à bord d'un bateau Gallus, 1954.
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© Alex Benvenuto
Outre leur utilisation pour ces petites croisières, les navires étaient également des lieux de grandes fêtes populaires très prisées.
Fête à bord d'un bateau Gallus dans les années 60.
Photo prise le 4 octobre 2018.
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© Susan Solleroz
