À bientôt 100 ans, Jacquie Bouisset cultive tous les jours son corps et son esprit en donnant des cours de yoga. Une histoire qui avait commencé il y a plus de 60 ans en Sicile. Aujourd’hui elle l’enseigne à une douzaine d’élèves par semaine.
L’histoire du yoga, pour Jacquie Bouisset, c’est un peu l’histoire de sa vie. Elle était une prédestinée à cette carrière car c’est à l’âge de 12 ans qu’elle prend son premier cours de gymnastique.
Puis c’est en Sicile, dans un Club Méditerranée, qu’elle reçoit son premier cours, il y a de cela plus de 60 ans. Une fois revenue en France, elle se lance tout d’abord dans la restauration du côté de la rue Ribotti à Nice, avant de retourner au yoga, en commençant par donner des cours gratuits.
Puis, pendant 10 ans, elle donne des leçons de yoga chez un kinésithérapeute dans une grande salle devant 20 élèves avant de donner des cours chez elle.
« Je ne manque de rien, j’ai la chance d’avoir tout ce qu’il faut »
Aujourd’hui, à l’aube de ses 100 ans, Jacquie Bouisset est une femme accomplie, avec des souvenirs plein la tête. Pendant la Seconde guerre mondiale, elle se cache avec ses parents juifs puis elle se marie avec un homme de religion catholique.
Je me suis mariée avec un catholique parce que je ne voulais plus entendre parler d’antisémitisme. Il était beau, il avait tout pour lui. Tout le monde n’a pas eu la même chance que moi.
Un homme charmant, selon ses dires, qu’elle a beaucoup aimé et qu’elle a perdu en 2005.
Plus qu’un sport, une véritable philosophie
Aujourd’hui, Jacquie Bouisset donne toujours des cours de yoga à raison de deux séances par semaine pour 10 à 12 élèves dans son appartement de la rue Beaumont à Nice. Elle a supprimé les cours du soir en raison du couvre-feu.
La vie n’est pas facile et je souhaite que le yoga puisse aider certaines personnes, par la respiration, par la concentration, par la libération du mental et par la confiance.
A 99 ans, elle a l’air d’une jeune-fille. Le secret de sa forme : le repos, une alimentation saine et surtout la pratique assidue du yoga. "Je me mets sur la tête avec les pieds au mur, ça me régénère le cerveau", précise amusée Jacquie.
Depuis toujours, elle s’interroge sur le souffle parce que, selon elle, la majorité des gens ne sait pas respirer.
Ces respirations complètes, on peut les faire de plusieurs façons : allongé, debout, en marchant mais c’est vrai que la position allongée est la meilleure car il y a une plus grande amplitude de la cage thoracique
Ses journées se déroulent entre cours de yoga, exercices de relaxation et rencontres avec ses copines dans un petit parc près de la rue Beaumont.
Moi, si je me baisse comme elle, je me lève plus ! Jacquie m’inspire du respect, parce qu’à son âge, c’est merveilleux de faire tout ça
Une philosophie de vie positive forcément liée à la pratique du yoga qui précéda puis accompagna celle de la pensée indienne.
Quand on vieillit, ce n'est pas la peine d’avoir peur de la mort, il faut vivre le présent et se dire qu’on a beaucoup de chance !
Chaque jour, Jacquie remercie la vie pour tout ce qu’elle lui apporte. Une gratitude omniprésente chez cette yogiste de la première et de la dernière heure.