Il l'a fait. 10 ans après avoir battu le record du monde de l'heure des plus de 65 ans, Jean-Pierre Demenois a remis ça, sur la piste du vélodrome de Granges en Suisse. Le Dracénois a parcouru 38,638km en une heure. 144 mètres de mieux que la précédente marque détenue par un Américain depuis 2014.
"Je me suis donné à fond du début à l'arrivée. Le dernier quart d'heure a été inquiétant car je sentais bien que mes trajectoires étaient moins précises, mon attention moins forte car j'étais limite de chez limite".
Jean-Pierre Demenois est parti vite. Peut-être même un peu trop vite. Lancé sur des bases élévées avec plus de 39,5km/h de moyenne durant les 20 premières minutes, le Dracénois a connu plus de difficultés dans la dernière partie de son challenge. Mais il n'a rien lâché et a fini par battre le record du monde en parcourant 144 mètres de plus que l'Américain Turner (38,494km) en 2014.
"L'objectif, c'était de battre ce record du monde et c'est chose faite donc je suis très content. Le petit plus, c'était de savoir jusqu'à quel âge j'étais capable de rouler à 40km/h. Et là, le résultat est tombé. A 74 ans, j'en étais capable. Aujourd'hui, je n'en suis plus capable".
A peine un demi-tour d'avance sur l'ancienne marque suffit à son bonheur. Le pensionnaire du Club Cycliste de l'Ubaye a en effet vu sa préparation complètement chamboulée par la crise sanitaire. Il devait normalement tenter le record le 22 janvier dernier, 10 ans jour pour jour, après son record du monde des plus de 65 ans réalisé au Mexique. Et le confinement n'a pas facilité son entraînement.
Autre problème de taille, un changement de règlement depuis sa dernière tentative qui n'a pas été facile à gérer sur le moment. "D'habitude, j'ai des repères par rapport à la vitesse, à la fréquence cardiaque, par rapport à des bips sonores qui matérialisent des temps à mettre au tour. Et tout ça m'a été interdit à cause de la règlementation d'aujourd'hui. Je me suis donc retrouvé sans repères. Je partais donc un peu dans le néant et ça m'a sérieusement perturbé".
Jean-Pierre Demenois va maintenant prendre un peu de repos et se remettre au vélo "loisir". Au programme, un stage de cyclotourisme en Ardèche avec son club à la mi-juin avant de s'attaquer, cet été, au brevet des 7 cols (ndlr : des cols à proximité de Barcelonnette dont les célèbres Bonnette (2802m), Vars (2109m) ou Allos (2250m)). Mais son nouveau rêve, c'est de pouvoir reprendre les voyages à vélo avec sa femme. La destination est déjà choisie. Ce sera le Rwanda.