Draguignan : à 75 ans, Jean-Pierre Demenois s’attaque au record de l’heure de sa catégorie

Recordman du monde de l’heure des plus de 65 ans en 2011 au Mexique (42,614km), Jean-Pierre Demenois espère remettre ça 10 ans plus tard, en Suisse, mercredi 5 mai. Malgré une préparation perturbée par la crise sanitaire, le septuagénaire reste optimiste sur ses chances de succès.

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"J’ai 75 ans mais j’ai l’impression d’être en cadets !" A l’heure d’évoquer son nouveau défi, Jean-Pierre Demenois a le sourire malicieux et des étoiles plein les yeux. 10 ans après son record du monde de l’heure des plus de 65 ans (42,614km) réalisé au Mexique, il prépare depuis de longs mois sa nouvelle tentative.

"L’idée c’était de retenter l’expérience à la même date, le même jour, 10 ans plus tard. Mais ça ne s’est pas fait à cause du COVID", déplore-t-il. "Impossible d’aller au Mexique, du coup, je me suis rabattu sur la Suisse. J’avais réservé le vélodrome de Granges le 22 janvier dernier mais les frontières étaient fermées. Et depuis, ça a été reporté 3 ou 4 fois".

Pas facile dans ces circonstances de préparer une épreuve si exigeante. "Depuis juillet 2020, je ne suis pas monté sur une piste de vélodrome. J’ai également dû jongler avec les autorisations pour pouvoir m’entraîner autour de chez moi. Heureusement, j’ai pu avoir quelques dérogations pour rejoindre l’anneau cycliste de Cannes-La Bocca qui est un outil formidable d’entrainement".

Il a d’abord été athlète

C’est en 2007, à l’heure de la retraite professionnelle, que Jean-Pierre Demenois se met en tête d’inscrire son nom au sommet du record du monde de l’heure de son groupe d’âge. "Avant j’étais payé pour entrainer les autres. Là, j’avais la possibilité de m’entraîner comme je le concevais et comme j’avais entraîné les autres donc je me suis lancé des défis".

Rien d’étonnant quand on connaît le parcours de ce Parisien, fou de sports depuis l’enfance. "Je vivais dans une famille de coureurs cyclistes mais mon papa ne voulait pas que je commence à faire du vélo trop jeune. Du coup, j’ai commencé par faire de l’athlétisme. J’ai tout de suite bien marché. J’ai battu le record de France cadets du 80m en 1962".

Il poursuit donc dans l’athlétisme avant de faire ses études de professeur d’EPS. Diplômé en 1968, il s’aperçoit rapidement qu’il n’est pas fait pour ça. "J’en avais un petit peu marre de faire travailler des gens qui n’avaient pas envie de travailler" raconte-t-il en riant.

Il devient entraîneur national en cyclisme en 1991

En parallèle, Jean-Pierre Demenois décide alors de se tourner vers le développement de la pratique vélo. "J’ai été surpris de voir qu’il n’y avait pas vraiment de méthodologie d’entrainement en cyclisme. Il fallait faire des kilomètres et des kilomètres et ça faisait l’affaire. J’ai donc essayé de m’instruire sur ce qui se faisait dans le milieu du vélo et de lier tout ça aux connaissances que j’avais pu acquérir dans mon propre cursus".

Jean-Pierre accroche rapidement. Il suit des formations fédérales avant de passer des diplômes d’Etat puis de Recherches à l’INSEP. En 1991, une porte s’ouvre. Il quitte le milieu enseignant pour devenir cadre technique auprès de la Fédération Française de Cyclisme.

Entraîneur de Jeannie Longo

Nommé Conseiller Technique Régional (CTR) en Ile-de-France, il va rapidement travailler avec tous les âges et tous les niveaux de pratiques. Un an après son arrivée, il se met à travailler avec Jeannie Longo et son mari Patrice Ciprelli. Point d’orgue de leur collaboration, la championne française bat le record du monde de l’heure féminin en parcourant 48,159 kilomètres à Mexico en 1996. Un record qui tient toujours aujourd’hui.

"Cela reste un souvenir incroyable. Quand j’ai commencé à entraîner, je ne pensais pas qu’un jour, je serai intervenant dans un record du monde pour l’élite mondiale et pourtant, ça c’est fait. J’avais l’impression de mettre un pied sur la lune".

Il a conduit 4 athlètes vers des records du monde de l’heure

En tout, amateurs et professionnels confondus, Jean-Pierre Demenois a amené 4 cyclistes différents à battre des records du monde de l’heure avant d’intégrer lui-même, cette caste restreinte. Mercredi 5 mai, il compte bien faire tomber la marque des 38,496km parcourus en une heure par l’Américain Turner en 2014.

"Mon défi personnel, c’est de savoir jusqu’à quel âge je suis capable de rouler à 40 kilomètres à l’heure. J’y suis pour l’instant toujours parvenu. L’année dernière, à Bordeaux, en juillet, j’ai réussi à faire 40,100km donc j’étais à jour mais depuis, je n’ai pas pu faire d’autres tentatives. On verra bien".

Lundi, Jean-Pierre Demenois a passé sans encombre la frontière suisse. Le pensionnaire du Club Cycliste de l'Ubaye a même pu faire ses premiers tours de roues sur le superbe vélodrome helvète. Rendez-vous est pris demain, 16h, pour suivre sa tentative.  

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