La ville de Nice comptait cette année sur 21 millions d'euros de recettes liées à la vente du terrain sur lequel doit s'implanter Ikea. Un recours bloque cette vente... et oblige la commune à contracter un prêt pour équilibrer son budget.
Nouvel épisode dans l’interminable feuilleton "Ikea à Nice". Alors que l’implantation du géant du meuble est actée dans la Plaine-du-Var, au pied de l’Allianz Riviera, que la promesse de vente du terrain signée, et que même le permis de construire est déposé, un recours vient déstabiliser l’équilibre budgétaire de la ville de Nice.En 2015, Ikea et la ville de Nice, propriétaire du terrain de 4 hectares sur lequel doit être construit le projet de centre-commercial, logement et commerces (54.000 m² en tout), signent une promesse de vente. Montant de la transaction, qui devait avoir lieu cette année : 21 millions d’euros. La ville de Nice anticipe cette importante recette financière dans son budget prévisionnel.
Un recours en justice bloque la transaction
Mais c’était sans compter le recours déposé par En toute franchise. L’association dénonce "des anomalies dans le contrôle de légalité" du permis de construire et "des études d’impacts insuffisantes". Conséquence directe de cette procédure devant la justice administrative : la vente est bloquée… et les 21 millions d’euros qu’elle devait rapporter à la ville de Nice forment un trou dans son budget.
Pour rééquilibrer le budget 2017, les élus ont donc autorisé ce jeudi, en conseil municipal, le maire à contracter un prêt "in fine" de 21 millions. Ce type de crédit, d'un taux de 0,4% dans le cas présent, permet de ne rembourser chaque mois que les intérêts, le capital étant remboursé en une seule fois, à l'échéance, sans pénalité. La mairie table sur un crédit de courte durée, soldé dans un à deux ans, puisqu'elle estime que la vente du terrain à Ikea devrait intervenir en 2018.
Relativement peu couteux pour les finances de la ville, cet imprévu est surtout révélateur, selon le conseiller municipal d'opposition Patrick Allemand, d'une "fragilité financière" :
De leur côté, la ville de Nice, la Métropole et le promoteur Bouygues poursuivent l’association "En tout franchise" pour "procédure abusive".