Retour des odeurs suspectes à Nice : des maires écrivent au préfet et pointent une usine

Depuis presque deux mois, ces odeurs qui perturbaient les Niçois le mois dernier semblent être de retour. Les maires de Nice et La Trinité demandent une action de l'État.

Nouvel épisode dans le feuilleton des odeurs suspectes débuté le 5 février dernier. Les odeurs sont revenues, l'observatoire de la qualité de l'air la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, AtmoSud, a reçu de nouveaux signalements depuis le 14 mars. 

D'après leurs analyses, c'est toujours une même usine d'enrobés située à La Trinité qui pourrait être à l'origine de ces effluves. Treize signalements ont été recensés les 14 et 15 mars, puis trois le 19. 

La semaine dernière, la Métropole Nice Côte d'Azur convoquait une réunion de crise, suite à laquelle le président Christian Estrosi a écrit au préfet du département. 

Nous ne pouvons plus attendre que cette usine soit mise en conformité et continue ainsi à polluer impunément la moitié de la population de la ville de Nice. [...] Ainsi, je vous demande de prendre toutes les mesures nécessaires pour que les nuisances de ce site cessent immédiatement et ne se renouvellent pas.

Christian Estrosi- Président Métropole Nice Côte d'Azur

Lettre envoyée au préfet des Alpes Maritimes

Publié par @cestrosi
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Une lettre doublée par une autre missive, celle du maire MRC de La Trinité, Ladislas Polski. À la demande d'action de l'État, il ajoute celle d'une communication de l'entreprise suspectée. Il se propose pour accueillir sur sa commune un comité de suivi présidé par l'État. 

"Aujourd'hui cette forme d'incertitude n'est pas rassurante, et donc face à cela le meilleur moyen pour l'ensemble des responsables publics c'est d'exiger des éléments rationnels, transparents, l'entreprise doit les fournir et je propose que l'on puisse institutionnaliser cet échange d'information par ce qu'on appelle un comité de suivi de site", précise-t-il à une équipe de France 3 Côte d'Azur ce mardi 26 mars.

La préfecture demande des comptes à l'entreprise mise en cause

Dans un communiqué transmis ce même jour, la Préfecture réagit et nous informe avoir demandé à l’exploitant en question de lui présenter, dans un délai de 10 jours, « les mesures mises en place sur son site pour se conformer aux prescriptions réglementaires en matière de réduction des odeurs, fixées dans l’arrêté préfectoral autorisation l’exploitation. »

En effet, les diverses analyses ont permis d’affirmer une corrélation entre les odeurs constatées et les périodes de production de l’entreprise.

Dans son communiqué, la préfecture rappelle que la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), a opéré un contrôle de cette société dès le 13 février. Contrôle qui n’avait alors « pas permis d’établir de manière formelle, un lien de causalité avec la production industrielle de bitume à base de poix, ni d’étayer scientifiquement les fortes présomptions pesant sur cette activité comme pouvant être à l’origine de ces nuisances. »

Par ailleurs, les services de l’État précisent qu’aucune conséquence de ces nuisances olfactives n’a été constatée dans les services de santé d’urgence et les médecins de ville.

La qualité de l'air en temps réel à Nice :

Premières odeurs début février

Pour rappel, tout a commencé le 5 février avec plusieurs signalements de ces odeurs nauséabondes dans plusieurs quartiers de Nice. Au 13 février, la mairie enregistrait 500 avertissements. 

Selon les retours d'AtmoSud, ces odeurs ressemblent à celle du gaz, de l'oeuf pourri, du souffre ainsi que de brulé et d'essence. 

Des nuisances avec des effets incommodants, l'association Terre Bleue, créée par l'élue municipale d'opposition écologiste Hélène Granouillac, recensait "maux de tête, nausées, vomissements, irritations des muqueuses et problèmes respiratoires". L'association a saisi la justice pour atteinte à la santé publique et à l'environnement.

AtmoSud confirmait "plus de 50 % de ces signalements sont associés à des symptômes de type mal de tête, difficulté à respirer, irritation du nez et des yeux." 

L'organisme a alors entamé une campagne de mesures et d'analyses spécifiques sur cette question. Il n'en résultait rien de significatif.

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