Treize infractions, "d'une incroyable gravité" lui sont reprochées : 30 mois de prison requis contre une figure pro-palestinienne

Amira Zaiter avait publié sur les réseaux sociaux des messages considérés comme relevant de l'apologie du terrorisme : trente mois d'emprisonnement, dont dix-huit assortis du sursis et le reste aménageable sous bracelet électronique, ont été requis ce 21 octobre à Nice à l'encontre d'une militante pro-palestinienne placée en détention.

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"Le 7 octobre, c’est un acte de terrorisme, avec des civils innocents tués. Le terrorisme ce sont les deux camps, Israël et Hamas", l'audience de ce 21 octobre s'est achevée par ces mots d'Amira Zaiter. 

Cette militante pro-palestinienne est poursuivie pour apologie du terrorisme.

Treize infractions, "d'une incroyable gravité" pour le parquet, lui étaient au total reprochées, plusieurs concernant les délits d'apologie de crimes contre l'humanité, de provocation à la discrimination et de provocation à la haine en raison de l'origine.

Devant le tribunal correctionnel de Nice, Amira Zaiter a expliqué qu’elle a été agressée, sa voiture dégradée. Suite à ces faits, à partir de février, elle cesse de participer aux manifestations pro palestiniennes. 

Je ne doute pas une seconde que les tweets ont affecté la communauté juive, je suis prête à m’excuser publiquement, y compris lors d’un rassemblement contre l’antisémitisme.

Amira Zaiter.

France 3 Côte d'Azur.

Amira Zaiter, écrouée le 19 septembre et maintenue en détention jusqu'au jugement, avait été à l'origine des premières manifestations pro-palestiniennes à Nice, en octobre 2023, après avoir cofondé l'association "De Nice à Gaza".

"Mazel Tov !"

Aide-soignante en seconde année année d'école d'infirmière, sans condamnation à son casier judiciaire et âgée de 34 ans, elle avait publié à partir du mois de juin une série de tweets sur le réseau social X (ex-Twitter) en lien avec le conflit israélo-palestinien.

"Le 7 octobre, c'est de la légitime défense pour les Palestiniens", "depuis le 7 octobre, je suis antisémite": outre ces messages, la militante avait également commenté d'un "Mazel Tov!" (félicitations en hébreu) une publication du maire de Nice Christian Estrosi rendant hommage
à six otages israéliens tués par le Hamas à Gaza.

Dès qu’elle a commencé à poster des tweets haineux, l’attention du Crif a été attirée.

David Rebibou, avocat du Conseil représentatif des institutions Juives de France (Crif).

France 3, 20 septembre 2024.

Un réserviste de l'armée israélienne, d'origine niçoise, s'était porté partie civile lorsque Mme Zaiter s'était interrogée sur X: "Le Niçois sioniste génocidaire est-il de retour à Nice ? Après avoir commis l'assassinat de femmes et d'enfants palestiniens, ses mains sont couvertes de sang".
Amira Zaiter a admis à la barre, ne pas avoir "mesuré" les conséquences de ses mots.
Son avocat Me Sefen Guez Guez a plaidé la relaxe. Le jugement  a été mis en délibéré au 4 novembre.

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