Une Niçoise en détention provisoire dans une affaire d'apologie du terrorisme et incitation à la haine

Amira Zaiter, connue à Nice pour avoir organisé de nombreuses manifestations pro-palestiniennes, est poursuivie pour apologie d'acte de terrorisme et de crime contre l’humanité ainsi que pour incitation à la haine et à la violence dans une série de messages sur les réseaux sociaux. Son avocate va faire appel.

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C'est une militante bien connue à Nice qui se retrouve derrière les barreaux. Amira Zaiter s'était fait connaitre à l'automne 2023 en participant à l'organisation de nombreuses manifestations "pro palestiniennes" via l'association De Nice à Gaza, dont elle a récemment été écartée. Des manifestations que le préfet des Alpes-Maritimes souhaitait interdire, mais dont elle avait obtenu à maintes reprises devant le tribunal qu'elles ne soient pas interdites.

Ce jeudi, la jeune aide-soignante, mère de famille, à l'issue de deux jours de garde à vue, était jugée en comparution immédiate, révèle Nice-Matin vendredi.

Les faits qui lui sont reprochés, précise le procureur de la République de Nice à France 3 Côte d'Azur, sont une série de messages postés sur le réseau social X (anciennement Twitter) qui pourraient tomber sous le coup de graves infractions pénales : apologie d'acte de terrorisme, apologie et de crime contre l’humanité, incitation à la haine à la violence et à la discrimination à raison de la religion réelle ou supposée, et incitation à la violence.

"Dès qu’elle a commencé à poster des tweets haineux l’attention du Crif a été attirée", confie David Rebibou, avocat du Conseil représentatif des institutions Juives de France (Crif).

"Elle était déjà sous surveillance pour ses appels aux manifestations interdites et au déploiement d’un drapeau sur la tour Bellanda avec un message haineux envers l’Etat d’Israël" rappelle l'avocat niçois, qui fait notamment référence à une banderole avec l'inscription "Israël assassin", avec deux insignes "SS", déployée en février dernier.

À partir de juin 2024 elle a posté une série de tweets haineux. Je n’avais pas le temps de rédiger ma plainte qu’un nouveau tweet apparaissait, plus d’un par jour !"

Me David Rebibou, avocat du Crif Sud-Est

"Des tweets malencontreux"

"Ce sont des tweets malencontreux, mais aucunement une incitation à la haine orale que l'on reproche à ma cliente" insiste Me Myriam Abdallaoui, l'avocate d'Amira Zaiter "Ces infractions feront l’objet d’un débat dans un mois. Elle a sollicité un délai pour organiser sa défense. Elle est présumée innocente."

On comprend pas du tout son placement en détention. Elle n’a aucun critère pour entrer en détention provisoire

Me Myriam Abdallaoui, avocate de Amira Zaiter

Les faits seront jugés le 21 octobre, Amira Zaiter ayant demandé un délai pour préparer sa défense comme la loi le prévoit en cas de comparution immédiate. Le tribunal correctionnel de Nice s'est donc uniquement prononcé ce jeudi sur la question de sa détention... et sa décision a surpris. Suivant les réquisitions du parquet, le tribunal a décidé de placer le jeune femme en détention.

"On a voulu faire un exemple"

"On ne comprend pas du tout son placement en détention et on va faire appel. Elle n’a aucun critère pour entrer en détention provisoire : elle a toutes les garanties de représentation, un casier judiciaire vierge, insérée socialement, elle n’a rien à faire en prison pour une infraction de presse. Je pense qu’on a voulu faire un exemple avec elle."

Pour le parquet, le risque de renouvellement de l’infraction était réel, eu égard à l'attitude de la jeune femme qui semblait au cours de sa garde à vue assumer totalement et revendiquer ses propos, mais aussi en raison de l'approche de la date anniversaire du massacre du 7 octobre 2023.

La décision de ce placement en détention provisoire a provoqué des tensions à la sortie de l'audience. Les avocats des parties civiles ont été pris à partie dans la salle des pas perdus et sur les marches du palais de justice de Nice.

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