Covid-19 : garde à vue levée pour le restaurateur qui avait bravé l'interdiction de fermeture à Nice

Mercredi 27 janvier, un restaurateur de Nice a été placé en garde à vue au commissariat après avoir ouvert exceptionnellement pour une centaine de couverts malgré l'interdiction liée au Covid. Il est sorti du commissariat de Nice jeudi soir.

 

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Gnocchi, daube et dahl de lentilles au menu. À l'heure du déjeuner, les tables étaient pleines, certains clients ne portaient même pas le masque. Pour le gérant de l'établissement, Christophe Wilson, ouvrir son restaurant est un acte de "résistance". Alors ce mercredi 27 janvier, il l'a fait mais dans le cadre d'une procédure pour emploi d'un étranger en situation irrégulière" après un contrôle de son cuisinier, il a été placé en garde à vue le soir même 

Nous allons lever la garde à vue. Le mis en cause va être convoqué devant un délégué du procureur pour un rappel à la loi pour recours à un étranger sans titre,

 le procureur de la République Xavier Bonhomme.


Sur le plan judiciaire, aucune charge ne devait être retenue contre lui mais "une instruction administrative visant à une fermeture du restaurant est actuellement en cours", selon la préfecture.

L'employé du restaurant a lui l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) dans un délai d'un mois, a-t-on précisé de même source. De nationalité ivoirienne, âgé de 35 ans, il avait été placé en centre de rétention
après l'intervention de la police pour faire fermer le restaurant, puis libéré.

Le CGT intervient

Le syndicat CGT 06 a annoncé qu'il allait saisir le cabinet du ministère de l'Intérieur pour demander  l'annulation de cette OQTF. 

Il est arrivé en France en 2011, et a fait une demande d'asile qui n'a pas abouti. Depuis 2016, il travaillait dans un restaurant à temps plein en CDI sans parvenir à se faire régulariser par le travail

Gérard Ré, secrétaire CGT 06

L'homme travaillait à la plonge du restaurant.

Retour sur cette ouverture 

Les tables sont dressées et les assiettes sont servies, il s'agit d'un "acte symbolique". Le patron du Poppies n'en est pas à sa première action. Il avait déjà ouvert fin novembre dernier pour protester lors du deuxième confinement.

Les repas ont été servis aux clients qui affichent leur sourire, entourés de caméras et d'appareils photo. Quand on interroge une partie de la clientèle certains Niçois affichent ouvertement leur scepticisme quant à l’existence même de la Covid-19 : "l’épidémie n’existe pas". D'autres en minorent même les effets : "il n’y a pas tant de morts que ça".

A l'intérieur du restaurant, les manifestants ont entonné une Marseillaise autour du restaurateur qui se dit au bord de la faillite et qui revendique "le droit de travailler". 
Une boîte circule entre les tables. Il s'agit d'une cagnotte pour aider le restaurant et les clients se montrent généreux.

La police intervient, plusieurs véhicules arrivent sur place pour faire respecter la loi et fermer l'établissement. Peu avant 14 heures, les policiers repartent sous les "on a gagné, on a gagné" des clients.

Mais l'affaire ne s'arrêtera donc pas là. 

Le préfet des Alpes-Maritimes a par ailleurs indiqué que tous les clients seraient verbalisés.

Comme tous les restaurateurs français, Christophe Wilson est fermé depuis le 30 octobre. Il encourage ses collègues qui veulent lutter contre cette fermeture obligatoire à ouvrir eux aussi leur restaurant en signe de protestation.

 

 

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