Une semaine de sensibilisation pour lutter contre la dénutrition dans les Alpes-Maritimes :"On peut être obèse et dénutri"

Du 7 au 14 novembre se déroule la semaine de la dénutrition en France. Mais qu'est-ce que la dénutrition ? Comment y faire face ? Quels types de personnes sont touchés ? Réponses.

La semaine nationale de la dénutrition, prévue dans le cadre du Plan national Nutrition Santé 2019-2023 (PNNS), fête sa quatrième édition cette année avec des milliers d'actions organisées sur tout le territoire français. Stéphane Schneider, nutritionniste et président du comité de liaison alimentation-nutrition (CLAN) du CHU de Nice nous explique les enjeux de cette mobilisation.

La dénutrition est "une situation dans laquelle les apports alimentaires ne couvrent pas les besoins nécessaires du corps".

Elle va avoir des conséquences mesurables au niveau du poids, de la composition corporelle - de la masse maigre en l’occurrence - et sur le pronostic de certaines maladies.

Stéphane Schneider, nutritionniste et président du comité de liaison alimentation-nutrition (CLAN) du CHU de Nice

Le docteur souligne que dans nos pays industrialisés, la dénutrition n'est "fort heureusement pas une conséquence de la pauvreté comme on peut voir dans les pays sous-développés". Mais les dénutris restent nombreux notamment dans le cadre d'une maladie : "Le pronostic d'une maladie, en termes de complications, même en termes de mortalité, va être aggravé par la dénutrition. Pour soigner un malade cancéreux par exemple, on ne va pas pouvoir réaliser le traitement prévu parce qu’il va moins bien le tolérer".

39% des malades cancéreux sont dénutris

En moyenne, sur les malades cancéreux, 39% sont dénutris. Cela touche tous les cancers, surtout "ceux qui vont compromettre le fait de s’alimenter comme les cancers ORL, les cancers digestifs et les cancers qui sont très inflammatoires comme le cancer du poumon ou du pancréas vont augmenter les dépenses donc aggraver le bilan". 

Un état pathologique qui touche toutes les tranches d'âge : "On fait très attention chez l’enfant, on sait aussi que c’est très fréquent chez la personne âgée parce qu’en plus d’une maladie quelconque, il y a l’anorexie liée à l’âge". Stéphane Schneider rappelle "qu’on peut être obèse et dénutri". Le risque, "c'est de ne pas faire attention. Souvent la personne est contente d’avoir perdu du poids, sauf que le poids qu’on perd quand on est dénutri, c’est la masse maigre, pas du gras. Si un obèse de 160 kilos perd 10 kilos, il reste obèse mais il est dénutri". Un des symptômes de cette situation est le manque d'appétit. Certaines maladies peuvent entraîner la production de substances qui vont agir sur le cerveau en diminuant l'appétit. 

"Il faut distinguer la dénutrition d'un régime"

Tout d'abord, pour lutter contre la dénutrition, l’information auprès du grand public est un enjeu majeur de prévention. Si une personne est atteinte d'une maladie chronique, "il faut suivre le poids impérativement, dès qu’on voit le médecin, dès qu’on consulte, dès qu’on est hospitalisé, c’est ce qui va permettre de savoir si le malade est touché par la dénutrition". Ensuite, des prises en charge sont effectuées : "Ça commence par des conseils diététiques par un diététicien, puis la distribution médicale avec la consommation de produits enrichis très concentrés, des compléments nutritionnels et dans les cas extrêmes, la nutrition artificielle par sonde en première intention, par les veines en deuxième intention".

Le président du CLAN met en garde sur le fait "qu'il faut distinguer la dénutrition d’un régime"

"Quand on va perdre du poids, lors d'un régime, c’est attendu, c'est souvent progressif. La dénutrition, c'est une perte de poids brutale qui arrive sans raison. Il faut vraiment prêter attention".

Stéphane Schneider, nutritionniste et président du comité de liaison alimentation-nutrition (CLAN) du CHU de Nice

Des actions mises en place dans les Alpes-Maritimes

Au sein du CHU de Nice, les équipes installent pour la quatrième fois, dans le cadre de la semaine de la dénutrition, des stands d'information pour sensibiliser aussi bien le personnel que les patients et les visiteurs sur la dénutrition, ses conséquences et sa prise en charge.

Tout au long de la semaine, des dizaines d'actions sur la Côte d'Azur sont mises en place comme une conférence sur "L'équilibre alimentaire" organisée par l'association Brain up mardi 14 novembre de 14h30 à 16h30 au Foyer la Fontonne d'Antibes. "Notre approche, c'est de proposer des actions autour de l'équilibre alimentaire et du plaisir de manger pour rappeler son importance et de donner des recommandations et des conseils pour que l'alimentation reste un moment agréable pour chacun", explique Manuel Helary, directeur régional Sud-Est de l'association. 

Toutes les actions sont répertoriées sur le site Internet de la lutte contre la dénutrition.

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