À Nice, la construction d'un hôpital estimé à plus de 500 millions d'euros est prévue dans la plaine du Var. Le site choisi est celui d'une résidence considérée par la Fondation Abbé Pierre comme étant le quartier le plus pauvre de France.
C'est sur le site du quartier prioritaire le plus pauvre de France - selon la fondation Abbé Pierre - que doit sortir de terre ces toutes prochaines années un hôpital de plus de 120.000 mètres carrés.
Un bâtiment flambant neuf dans la plaine du Var, à l'ouest de Nice, entre les stades de l'Allianz Riviera et des Arboras prévu pour 2032 et qui coûterait au bas mot 500 millions d'euros d'après le quotidien Nice Matin qui a révélé ce projet immobilier.
L’hôpital L’Archet, le centre Antoine-Lacassagne et l’hôpital de Cimiez devraient être détruits pour se voir regroupés au sein d'un seul et même lieu. Des activités de la Fondation Lenval sont aussi concernées.
Beaucoup d'étonnement de la part des syndicats
Dans une publication sur le site de Lenval datée du 2 novembre, alors que "le Centre Antoine Lacassagne et la Fondation Lenval ont pris connaissance des annonces faites par le Maire de Nice, Président du Conseil de Surveillance du CHU", on reconnait que "le principe d’un tel regroupement sur un même site a effectivement déjà été évoqué, avec l’Agence Régionale de Santé et les collectivités locales".
Toutefois, ce communiqué insiste sur le fait que "ce projet n’a pas encore donné lieu à un travail préparatoire et de réflexion autour d’un programme commun" et sur l'étonnement suscité dans les rangs des professionnels de santé concernés.
La mairie assure que le projet a été bordé pour la première fois en 2008. Pour Rudy Salles, ancien adjoint au maire de Nice et député, "nous ne sommes pas dans la construction d'un hôpital de quartier".
"Nous sommes dans la construction d'un hôpital du CHU - il y a deux CHU dans la région, Nice et Marseille, et Nice doit être à la hauteur des ambitions et des besoins de la population" a commenté Rudy Salles au micro de France 3 Côte d'Azur cette semaine.
Du côté des syndicats du CHU - le centre hospitalier universitaire -, on rejoint l'avis de certains personnels du Centre Antoine Lacassagne et de la Fondation Lenval.
"Pour nous, les problèmes sont ailleurs. Avoir des locaux propres et neufs, mais être en sous-effectif, ça ne règle aucun problème" considère Benoît Duhamel, le Secrétaire général CGT de l'hôpital L'Archet.
Pascal Carboni, lui secrétaire général adjoint FO du CHU de Nice, pointe un problème d'accessibilité alors que cet axe en bordure du Var se trouve à proximité de l'Allianz Riviera et d'importants commerces, ce qui génére régulièrement des problèmes de circulation routière, notamment lors d'évènements organisés dans l'antre de l'OGC Nice.
Un quartier parmi les plus pauvres de France ?
Dans ce quartier, les habitants ne l'entendent pas tout à fait de cette oreille. La résidence Nicéa est considérée par la fondation Abbé Pierre comme étant la plus pauvre de France.
Avec un taux de pauvreté de 81 %, le quartier "Résidence Sociale Nicéa" à Nice est le plus pauvre des quartiers prioritaires de France.
Fondation Abbé PierreEtude "Le mal-logement sur le territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur"
Ici, où vivent quelque 2000 personnes. "On n'est pas au courant de cette décision-là, elles vont partir où ?" s'inquiète déjà un riverain devant la caméra de France 3.
L'étude de la fondation dédiée au "mal-logement sur le territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur" explique que "d’après l’Observatoire des inégalités, environ 170 000 habitants vivent" dans les
quartiers prioritaires de la ville azuréenne, "soit près d’un tiers de la population de la métropole".
Et cette "pauvreté métropolitaine" de se concentrer "au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)".
L'appel d'offres doit être lancé dès janvier 2024.