Depuis septembre dernier, le CHU de Nice s'est doté d'un robot qui permet à des personnes paralysées après un accident ou un AVC de faire une rééducation debout, de façon autonome et motivante. Et ce robot a été mis au point par une startup française !
Il tient debout. Mieux, il se lève de son fauteuil roulant, fait des pas et donc marche.
Nos sommes au sein du service de médecine physique et de réadaptation (MPR) de l’hôpital de l’Archet 1, à Nice, qui est dirigé par le professeur Manuella Fournier.
Thierry Lagier, un quinquagénaire varois, est devenu tétraplégique, c'est-à-dire paralysé des quatre membres après une chute dans l'escalier. C'était il y a quelques mois. Depuis le début de l'année, il réapprend à marcher. Une condition : être harnaché.
Ses jambes et son buste sont protégés par un exosquelette, c'est-à-dire une structure mécanique articulée. Elle est conçue pour être portée par une personne et elle pallie les insuffisances de motricité.
Au début, pour marcher, c'est très dur, maintenant avec ça, ça va ! Cela ne fait aucune douleur. Cela fait drôle de marcher comme cela, mais c'est bien, ça m'apprend à marcher !
Thierry Lagier, en rééducation.
Il faut dire que la démarche est un peu lourde et l'aide de personnel soignant à ses côtés indispensables. Mais les progrès sont rapides et la motivation du patient grande.
La séance dure une demi-heure, il y en a une à deux par semaine pendant une période établie par le corps médical en fonction des progrès.
Le professeur Manuella Fournier confirme.
Au-delà de l'œil du soignant et du médecin, c'est le regard du patient qui change. Car c'est très fonctionnel ! Quand on demande à quelqu'un de travailler pour renforcer ses muscles, allongé sur une table, c'est une chose ! Mais quand la personne travaille en marchant, elle voit la finalité du renforcement et l'aspect fonctionnel au quotidien. C'est beaucoup plus motivant !
le professeur Manuella Fournier du service de Médecine Physique et de Réadaptation (MPR).
Une trentaine de patients depuis septembre
L’exosquelette vient en complément de la rééducation classique. Il est une aide majeure pour des patients paraplégiques qui ont été victimes soit d'un accident, soit d'une atteinte neurologique centrale cérébrale ou de la moelle épinière, ou par une atteinte du système nerveux périphérique entraînant un déficit partiel ou total des membres inférieurs et du tronc, car il accompagne les mouvements.
Le CHU de Nice compte une trentaine de patients.
Ce qui est extraordinaire, c'est le renforcement des muscles de la marche en autonomie de marche. L'intérêt, au delà d'avoir les mains libres, c'est qu'il y a un système de réglage qui permet de mettre des résistances au fur et à mesure de la rééducation. Le réglage peut être différent sur les deux jambes, car le renforcement musculaire est souvent asymétrique.
Pr Manuella Fournier
Coût : 200 000 euros au total
Son coût ? Près de 200 000 euros et au CHU de Nice, c'est un mécène qui l'a offert. L'exosquelette a été mis sur le marché il y a 4 ans. Il est fabriqué en France par la société Wandercraft et le CHU de Nice était le 9e centre à en avoir un en France.
À terme, une version pour une utilisation à domicile est à l'étude. L'exosquelette remplacerait alors le fauteuil roulant.