PMA : comment faire face à la "déferlante" de demandes dans les centres d'assistance médicale à la procréation ?

Marseille a inauguré, lundi, un centre dédié à l'hôpital de la Conception. Depuis la loi de bioéthique de 2021, l'activité explose, mais le don de gamètes reste très insuffisant et les délais s'allongent pour les femmes désireuses de recourir à la PMA.

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Elle est ravie que son centre fasse peau neuve au sein de l'hôpital de la Conception. La professeure Catherine Guillemain dirige le Cecos (Centre d’étude et de conservation des œufs du sperme humains) de Marseille. Cette unité, parmi une trentaine d'autres en France, a une mission répondant au nom barbare de " préservation de la fertilité et l’assistance médicale avec tiers donneur". En réalité, elle accompagne, dans leurs parcours, des femmes, des couples, désireux de recourir à la procréation médicalement assistée (PMA).

En compagnie de son équipe pluridisciplinaire, composée de médecins, biologistes, psychologues, techniciens, elle a présenté, lundi 6 novembre, en grande pompe leur nouveau cocon. "Le centre bénéficiera désormais d'un laboratoire remis aux normes, permettant de meilleures conditions de conservations des dons de gamètes", explique la professeure Catherine Guillemain, " avec aussi des zones d'accueil rénovées". Ici, le nombre de demandes a été multiplié par sept depuis 2021, " une déferlante", souligne-t-elle, "qui apporte un flot de nouveau public".

Une explosion des demandes

En 2021, la loi bioéthique a, en effet, élargi la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes. Depuis sa promulgation, la demande de don de gamètes a été multipliée par huit à travers le pays et les dons ne suivent pas. Les délais d'attente se rallongent dans les centres, comme à la Conception à Marseille, où il faut compter 10 à 12 moins d'attente avant la première tentative d'insémination. Ce qui se situe " en dessous de la moyenne nationale de 14 mois", précise la spécialiste.

Ce qui manque le plus dans cette grande banque de gamètes, ce sont les spermatozoïdes. Selon l'Agence de biomédecine, en France, près de 6 200 personnes attendaient un don à la fin mars, dont 41% de couples de femmes, 40% de femmes seules et 19% de couples hétérosexuels.

" Pour faire face aux enjeux, à l'avenir", confie Catherine Guillemain, "il faudra aussi bien des donneurs que des effectifs à la hauteur des besoins, parce que là, nos équipes ne sont pas assez nombreuses et on ne peut pas assurer du 24 heures sur 24 ! Une campagne qui vise "les deux publics les plus enclins à donner"

L'Agence de la biomédecine a lancé, le 13 octobre, une campagne d'information pour inciter les jeunes et les personnes devenues récemment parents à faire des dons de gamètes pour faire face à un flot de demandes d'assistance médicale à la procréation (AMP). La campagne #Faitesdesparents vise "les deux publics les plus enclins à donner" : les jeunes âgés de 18 à 24 ans et les personnes de moins de 44 ans qui viennent d'avoir un enfant, explique l'Agence de la biomédecine.

L'an dernier, 990 femmes et 764 hommes se sont portés candidats pour effectuer un don d'ovocytes ou de spermatozoïdes.

Mais le cadre légal n'a pas fini de bouger : depuis septembre 2022, les donneurs doivent nécessairement consentir à faire connaître leur identité alors que leur anonymat prévalait auparavant. Pour l'heure, les centres de gestion des gamètes peuvent encore utiliser les dons faits avant l'évolution de la loi Mais ce ne sera plus le cas après le 31 mars 2025.

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