Déserts médicaux : les chirurgiens-dentistes franciliens incités à s'installer en grande couronne

Obtenir un rendez-vous chez un dentiste relève du défi dans certains départements d'Île-de-France. L'assurance-maladie souhaite désormais limiter l'ouverture de cabinets à Paris et engage les jeunes praticiens à s'installer dans des territoires sous-dotés en soins dentaires.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Pour palier le manque de chirurgiens-dentistes et la mauvaise répartition des praticiens en Île-de-France, l'assurance-maladie vient de signer une convention avec la profession.

À partir du 1er janvier 2025, la règle du "1 pour 1" s'imposera dans certaines zones jugées "non prioritaires." Traduisez : celles qui sont surdotées en chirurgiens-dentistes et en centres dentaires. Par exemple, dans le 15e arrondissement à Paris, un jeune praticien qui souhaiterait installer son activité devra attendre qu'un autre praticien s'en aille. S'il ouvre son cabinet malgré tout dans cette zone, il ne pourra plus bénéficier du conventionnement. Autrement dit, ses patients ne seront plus remboursés de leurs soins.  

En Île-de-France, cette nouvelle régulation va concerner la quasi-totalité des arrondissements de Paris. Un zonage qui inclut l'hypercentre et l'ouest de la capitale, mais aussi des communes des Hauts-de-Seine et une commune des Yvelines.

L'ARS, l’Agence régionale de santé, vient de publier une carte montrant répartition actuelle de la profession.

"On ne peut pas interdire à des gens de s'installer et ce n'est pas l'objectif. On les incite surtout à aller dans les territoires où ils vont bénéficier d'aides à l'installation. On peut espérer que progressivement, il y ait une bascule en direction dans ces zones", explique Dr Catherine Mojaïsky, présidente en Seine-et-Marne des chirurgiens-dentistes de France, l'un des syndicats représentatifs de la profession.

Inciter les jeunes praticiens à ouvrir leur cabinet dans des "déserts dentaires", au cœur de territoires comme la Seine-et-Marne ou le sud de l'Essonne est l'autre objectif visé par cette régulation.

Des aides qui doublent

Pour convaincre les jeunes professionnels, la nouvelle convention signée entre la profession et l’Assurance-maladie signée en 2023 pour cinq ans prévoit de doubler les aides à l'installation. Les nouveaux praticiens seront éligibles aux aides financières de l’assurance maladie et des collectivités locales. Un professionnel qui s'installe touchera 50 000 euros s'il s'engage à rester cinq ans sur le même territoire. Un chirurgien-dentiste qui maintiendra son activité bénéficiera de 12 000 € pour 3 trois ans.

"On sait qu'un professionnel de santé a tendance à s'installer sur son territoire où il vit déjà. Un étudiant qui sort de ces études s’installe dans un rayon de 50 km maximum de son université. Ce système va permettre de mieux réguler les installations. C'est un vrai pas en avant pour les usagers, pour avoir un peu plus d'équité dans l'accès aux soins", estime Catherine Simmonin, membre du bureau de France Assos Santé, une organisation qui représente les patients.

Combler les départs en retraite

Pour autant, France Assos Santé pointe les limites de cette nouvelle régulation. "Ça ne va pas tout résoudre. On a un problème de renouvellement de la profession. Ces médecins, ces chirurgiens-dentistes qui partent à la retraite", souligne Catherine Simmonin.

Selon des données transmises par les Chirurgiens-Dentistes de France, l'âge moyen des professionnels est de 43 ans chez les femmes, de 48 ans chez les hommes. 20 % de ces praticiens ont 60 ans et plus.

"Nous, notre objectif, c'est que nos jeunes praticiens viennent dans les cabinets libéraux dans un premier temps un petit peu en doublon pour leur formation et prennent confiance en eux. Ensuite, qu'ils remplacent les praticiens quand ceux-ci partent à la retraite", espère Catherine Mojaïsky.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information