Une semaine après un éboulement qui a coupé en deux la RD 15 qui relie le village de Coaraze à Nice, la solidarité s'organise mais le temps de trajet pour descendre dans la vallée est multiplié par trois. L'hypothèse d'une piste créée sur des terrains privés permettrait d'attendre plus sereinement les travaux. L'heure est à la négociation.
À Coaraze, petit village situé au-dessus de la vallée du Paillon dans les Alpes-Maritimes, en ce mois de mars, on apprend la résilience. Et on n'a pas trop le choix. Terre, gravas, au total ce 12 mars dernier, 7 000 tonnes se sont déversées sur la Route départementale 15. Tout un pan de montagne, qui obstrue complètement cet axe.
Le village compte 830 habitants, et beaucoup de résidences principales et ils sont nombreux à travailler sur le littoral, soit un trajet d'au plus une demi-heure. La RD 15 coupée, ça signifie faire un long détour par le col Saint-Roch, l'Escarène et Lucéram. On est loin d'un trajet de 25 minutes, il faut le multiplier par 3 au moins.
Le conseil départemental annonce la construction d'une piste
La colline d'où l'éboulement s'est détaché suit aux intempéries était frappée de péril. Elle semble stabilisée. Elle était sous haute surveillance avec un survol régulier de drone.
Monique Giraud-Lazzari, maire (SE) de Coaraze.
Et il est urgent pour les habitants de la route soit de nouveau praticable. Les géologues et experts prévoient 6 mois de travaux. Pour le président Charles-Ange Ginésy, il faudra faire plus vite.
Il prévoit à très court terme :
► Le rétablissement de la RD 15 via une déviation sur des terrains privés pour contourner l'éboulement. Une négociation est en cours avec les propriétaires. Si un accord est trouvé, les agents de Force 06 rendront la voie praticable. Pour l'heure, il y aurait une option pour des convois collectifs, mais pas pour des véhicules individuels.
► Un rendez-vous avec la Région. Objectif : prolonger la ligne 615 qui fait aujourd’hui Nice-Lucéram, afin qu’elle fasse Nice-Coaraze.
► Une permanence des services sociaux du Département à Coaraze pour aider la population qui en aurait besoin.
Enfin, le président du Conseil départemental veut réduire l'échéance des travaux sur les lieux de l'éboulement. 6 mois, c'est trop, il veut les réduire à trois mois.
Un village isolé, mais pas enclavé, et une immense solidarité
La commune a demandé le classement de catastrophe naturelle. Pour tous, la situation demeure stressante et certains habitants ont décidé de prendre des chambres d'hôtel près de leur travail sur le littoral, ou près de l'hôpital. Mais l'éboulement a montré que le village est solidaire. Un groupe Facebook a été créé peu après, il compte 319 membres et il permet aux habitants d'échanger des informations en temps et heure. Covoiturage pour aller travailler, pour faire les courses, tout s'est naturellement mis en place.
Des volontaires ont par exemple créé des marches sur le sentier emprunté par les enfants pour prendre le bus scolaire. Car il faut bien s'organiser : 30 collégiens et 20 lycéens de Coaraze doivent poursuivre leur scolarité.