Que serait le Tour de France sans sa caravane publicitaire ? Pour son grand départ depuis Nice, nous avons embarqué à bord d'une des mythiques 2 Cv drapées de Vichy rouge et blanc. Entre jet de saucisson et défilé en chenille sur la Promenade des Anglais à Nice, embarquez avec nous !
Ma mission du jour et je l’ai accepté : participer à la distribution des saucissons sur le Tour de France. Dis comme cela... Attention, dress code imposé : blanc et rouge. Ok d’accord, mais ma nappe de cuisine va rester à sa place et les serviettes de table ne me serviront pas de bandana. Désolée, j’ai déjà mon masque sur le visage, ça va suffire niveau déguisement.
J'avoue, j’aurais pu choisir de distribuer des chips de Socca niçoises, des sacs de courses couleur huile d'olive, des tee-shirts à pois, mais non perso, j’ai un faible pour le cochon.
13h30
Rendez-vous à l'Acropolis de Nice, toute la caravane est là. Les lessives, les olives, les stylos... Dans un joyeux bazar, chaque caravane y va de son test son. Coraline, Magali ou encore Salomé ajustent leur coiffure. De la tête au pied, elles sont aux couleurs de marque. Et quand on leur demande, si elles rêvent de lancer des grelots de saucisson sec à la foule depuis qu'elles sont toutes petites, la réponse est claire :Dans la "vraie vie", elle est chargée d'animation. Durant les trois semaines de course, elle changera chaque jour de véhicule et de chauffeur, ici c'est l'esprit collectif des 25 équipiers qui compte et le travail dans la bonne humeur...Oui ! Quand j'étais petite, je regardais passer le Tour en famille et je disais à mes parents que je voulais faire cela !
Refrain.
13h50
Non seulement il me faut le masque obligatoire, le gel sur les mains mais aussi un harnais dans le dos. Equipée façon "je vais sauter dans le vide", je monte dans celle que l'on appelle "la Limo". Comprenez la limousine, le Deuche des invités, plus spacieuse mais tout aussi remuante !
A oui, question son, ça va être dur... C'est parti pour une après-midi de rengaine au nom de la marque, un tube de l'été "comme on l'aime chez nous"."Allez on y va ! Tous à vos Deuches ! C..., un peu de chez nous ! "
Refrain.
14h00
On lâche les fauves. Sortie du garage pour toute la caravane. Cette année, il n'y a que 100 véhicules et 18 chars. C'est 60 % du cortège habituel, la crise liée au Covid-19 est passée par là.Go ! le défilé peut commencer dans les rues de Nice. Refrain.
Huis clos oblige, pas de distribution sur le début du parcours.
"Pas grave, on va se rattraper ! D'ici ce soir, tous les sachets de saucissons seront donnés. Une fois sortis des Frigo, on n'a pas le choix !" Et c'est comme cela depuis 1989.
Quelques minutes plus tard, à peine le temps de commencer à trouver l'équilibre debout dans ma limousine, on attaque la montée vers Cimiez, et là, le feu d'artifice des saucisses séchées peut débuter :
Damien, joue au baby. Ses changements de vitesse au tableau ne cessent de relancer notre voiture de collection.Tour de France à Nice : une étape à bord d'une des 2 CV de la caravane publicitaire ça vous dit ? pic.twitter.com/RZFJNLNDB3
— France 3 Côte d'Azur (@F3cotedazur) August 30, 2020
"Elles sont solides, on a toujours terminé toutes les étapes. Il faut dire, que notre mécanicien est toujours là sur le parcours; il est capable de changer un éclairage mort ou un amortisseur ! Damien, notre chauffeur s'en amuse. Lui, qui le reste de l'année est agent au Conseil départemental de la Dordogne.
Refrain, il y avait longtemps.
Damien garde le cap, son talkie-wlakie crache des bouts de phrase :" montée moto.... remontée moto..to..."
"On circule en quinconces, comme cela une moto ou une autre voiture peut passer entre nous." Mon micro épinglé sur la ceinture de sécurité, il me répond sur la conduite en mode Tour de France :
Rigueur et concentration sont les maîtres mots... Les gens sont un peu excités avec les goodies, il y a du monde, il faut être attentif et anticiper. On craint que le public s'avance de trop voire se rapproche pour nous faire aussi des cadeaux.
On file à 45 km heure en moyenne, les voitures de l'organisation en tête de caravane nous donnent le rythme. Mais autant dire, que les routes des Alpes-Maritimes sont faites pour une virée en Deuche !
15h16
Il pleut. Pas grave. Les hôtesses gardent le sourire. Gantées, elles ajoutent une parka à leur panoplie. "Cool et accessible", c'est l'image qu'elles doivent renvoyer. Un critère lors de l'entretien d'embauche passé en début d'année. Parmi les 400 candidates, il n'y a que 10 élues.Je suis kiné dans la vie. J'ai passé la sélection en janvier dans une agence de marketing événementiel.
15h30...16h...
Les villages et virages s'enchaînent : Levens, Saint Martin du Var, Carros... Il pleut de plus en plus. Seul mon bras dépasse pour faire des photos, zut... Le public pense que je jette aussi !
Pour Damien, "ce n'est qu'une histoire de fidélité" en effet.
17h00
L'arrivée sur la Prom. En plus de liquider les derniers stocks de cadeaux, le cortèges des 10 belles à carreaux se lance dans un zig-zag façon chenille... Je n'avais déjà plus de lombaires, pas grave.On passe, la ligne d'arrivée, pas de bouquet pas de baiser. Vite, je dois descendre, tout est calibré, chronométré. Les voitures doivent repartir au garage et les invités à leur clavier pour pour vous raconter.Refrain, pour la route.