La villa Paradiso à Nice toujours en vente au prix de 7,8 millions d'euros

Si vous êtes un amoureux des vieilles pierres au charme suranné, sachez que la villa Paradiso, bâtisse patrimoniale prestigieuse de la ville de Nice est en vente sur Internet depuis décembre 2018. Elle fait l'objet de la convoitise d'un groupement d'artistes.

La villa Paradiso, bijoux du patrimoine architectural niçois est en vente depuis Lundi 3 décembre sur la toile .  

Cette bâtisse au charme suranné, mais qui doit être restaurée, offre une surface de 1 200 m2 et un jardin de 9 000 m2.  Son prix tourne autour de 7.8 millions sans compter les 2 millions de travaux de restauration. 
 

La villa a suscité la convoitise et le désir d'un collectif d'artistes qui aimerait transformer ce bâtiment en un lieu susceptible d'accueillir des ateliers de musicothérapie, d'art thérapie ou même un dispositif et des infrastructures relatif à l'utilisation de l'intelligence artificielle.
 

Appel à contribution publique 



Mais ces projets se heurtent à l'importance du prix à payer pour se porter acquéreur de la villa. 
C'est ce qui a motivé chez ce collectif d'artistes, l'idée pour rentabiliser ce gros investissement d'en appeler à la générosité publique au travers d'une souscription qui peut s'effectuer au travers de dons de quelques euros, mais aussi plus importants s'ils émanent de mécènes soucieux d'assurer la préservation de cet exceptionnel patrimoine local. 

Le collectif se donne une année pour trouver les fonds, mais le temps presse. 
Le maire de Nice et sa métropole, Christian Estrosi devrait recevoir rapidement les membres du collectif pour évaluer le projet des artistes et les aider à le valider. 



Histoire de la villa Paradiso 

Implantée sur un vaste terrain au bas du quartier de Cimiez, la villa Paradiso fut construite vers 1885 par l'architecte Lucien Barbet pour le compte du riche homme d'affaires Adolf Sicard.
Vers 1900, elle semble avoir été rachetée par la baronne Hélène de Zuylen de Nyevelt de Haar qui commande des modifications à l'architecte Constantin Scala. 
Durant la Seconde Guerre mondiale, la bâtisse accueillit les lauréats des Prix de Rome, la villa Medicis de Rome ayant été confisquée à la France par le dictateur Mussolini. 
 

À partir de 1941 la villa devint le siège du Conservatoire de musique de Nice, et le resta jusqu'en 2006, date du déménagement de l'institution dans un ensemble neuf construit sur l'avenue de Brancolar 
La villa Paradiso abrite depuis cette date la Direction Centrale de l’Éducation de la Ville de Nice. 
Cette dernière annonce en septembre 2018 sa volonté de vendre la villa, la jugeant vieillissante, peu adaptée au fonctionnement des services et coûteuse à l'entretien. Le jardin public entourant la bâtisse ne devrait pas être impacté par cette cession.

Une vente contestée

La vente a été annoncée en conseil municipal le 11 octobre 2018 lors d'une délibération portant sur la cession d'un ensemble de biens de la ville de nice.
 

L'opposition municipale menée par Patrick Allemand ( avec le groupe "un autre avenir pour Nice") s'oppose à cette délibération, estimant ainsi que "cette villa remarquable fait partie du patrimoine des Niçois et elle a une histoire".

La délibération attaquée au tribunal administratif de Nice

L'association de Défense des contribuables de la métropole Nice Côte d'Azur (AS.CO.ME) attaque la ville de nice au tribunal administratif pour contester cette annonce. L'association a été déclarée à la suite de cette délibération, le 12 novembre en préfecture elle a pour but :

"l'information et la défense, notamment en justice, des contribuables des Alpes-Maritimes et plus particulièrement ceux assujettis aux impôts, taxes, droits et contributions de toutes natures sur le territoire de la métropole de Nice Côte d'Azur ; elle œuvre pour la maitrise de la dépense publique dans le cadre de l'intérêt général."

A l'audience du mercredi 16 janvier 2019, leur avocat a demandé la suspension de cette délibération. L'association n'est pas contre la vente mais estime que le dispositif n'est pas à la hauteur du bien. Elle demande un delais plus long ainsi qu'une meilleure mise en concurence. Enfin l'association souhaite que le bâtiment garde une fonction culturelle pour éviter d'être transformé en habitation. 

La délibération n'a pas de porté juridique et ne peut donc pas être attaquée. Selon l'avocat de la ville de Nice, maître Daboussy.

Cette délibération n'est qu'une annonce de la mise en vente, rien est acté, il est donc trop tôt pour s'inquiéter selon l'avocat. Le tribunal a été saisi en urgence dans le cadre d'un référé. 

Le juge des référés rejette la demande de l'association

L'ordonnance du 16 janvier 2019, rendue par le juge des référés rejette la requête de l'association. Cette dernière devra verser la somme de 1500 euros à la ville de Nice pour les frais de justice. Le tribunal administratif estime ainsi que la délibération "ne décide que du principe de la mise en vente de ce bien et ne porte donc aucune atteinte immédiate à la situation et aux intérêts que l'Association de défense des contribuables de la Métropole Nice Cote d'Azur entend défendre."


Pour l'instant la superbe bâtisse du 19ème siècle est toujours en vente au prix de 7.8 millions d'euros, le dossier de vente est en ligne.

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