Vive polémique autour de la diffusion d'un documentaire à Nice "en l'honneur" du général iranien Soleimani

Une association niçoise souhaite organiser l'avant-première d'un documentaire sur le général iranien Soleimani, tué en 2020, le 26 janvier prochain. Un évènement que Christian Estrosi, le maire de Nice, tout comme le préfet des Alpes-Maritimes ou encore le président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, souhaitent interdire.

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Un tweet vu plus de 500.000 fois, et une levée de boucliers contre l'avant-première d'un documentaire prévue le 26 janvier à Nice. Intitulé "Général Soleimani, héros et martyr de la résistance", il est dédié à l'ancien commandant de la Force Al-Qods tué en 2020 à Bagdad, en Irak.

Qassem Soleimani dirigeait alors l'unité d'élite du corps des gardiens de la révolution islamique. Le Pentagone avait officiellement confirmé sa mort lors d'une frappe, dont l'ordre avait été donné par le président américain de l'époque, Donald Trump. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, avait justifié cette opération contre le général Soleimani car il préparait selon le renseignement américain une "action d’envergure" menaçant "des dizaines, voire des centaines, de vies américaines".

Nombreuses réactions sur les réseaux sociaux

L'annonce de l'avant-première de ce documentaire en hommage au général iranien a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux parmi les figures politiques azuréennes. 

Le maire de Nice a réagi sur Thread ce mardi 16 janvier, se déclarant opposé à la tenue de cette projection. "J’ai demandé au Préfet des Alpes-Maritimes de prendre toutes les mesures nécessaires pour l’interdire" a-t-il pu écrire sur le nouveau réseau social lancé par Meta.

Publié par @cestrosi
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C'est sur son compte Instagram que le maire de Nice a été davantage prolixe. "Jamais je ne laisserai cette projection sur Soleimani se tenir à Nice ! J’ai toujours empêché Dieudonné de passer la frontière de notre cité et j’engagerai toutes les procédures possibles à l’encontre des organisateurs de cette projection. J’ai demandé au préfet de prendre toutes les mesures nécessaires pour l’interdire.", a-t-il ensuite affirmé.

Son premier adjoint, Anthony Borré, ou le député LR et président du parti, Eric Ciotti, ont également publié des messages de la même teneur.

"Cette conférence ignoble en l’honneur du général Soleimani, ancienne éminence grise du régime islamique d’Iran, ne doit pas se tenir. Une véritable apologie de l’islamisme et de ses massacres ! Les pouvoirs publics doivent agir pour l’interdire !" s'est indigné le président du parti Les Républicains.

Le préfet opposé, mais pas d'arrêté

Dans l'après-midi du 16 janvier, la réaction de la préfecture n'a pas tardé. Pour Hughes Moutouh, "il n'y aura aucune réunion publique dans le département des Alpes-Maritimes faisant la promotion de messages incitant à la haine ou à la discrimination. L’antisémitisme n'est pas une opinion, c'est un délit".

L'endroit de la projection n'a pourtant pas été divulgué par Culture Populaire. L'association niçoise qui se présente sur X comme une entité "dont l'objet est de produire, promouvoir et diffuser une information alternative à celle des médias dominants moribonds et sous perfusion".

Contactée ce matin du 17 janvier, la préfecture explique, qu'à cette heure, aucun arrêté préfectoral n'a été pris visant l'interdiction de cette diffusion. Un retour des différents services est attendue avant une prise de décision. Sollicitée par mail par la rédaction de France 3 Côte d'Azur, l'association Culture Populaire n'a pas donné suite à notre demande de réaction.

Pourquoi tant de haine ?

L'annonce de l'avant-première du documentaire a dépassé les frontières du département des Alpes-Maritimes. L'imam Chalgoumi, de Drancy, s'est dit également "profondément préoccupé(e) par la diffusion d'un documentaire glorifiant le Terroriste Général Soleimani, prévue à Nice le 26 janvier. Sa projection va à l'encontre des efforts de paix et risque d'inciter à la division".

Le média israélien I24 en a même parlé sur son antenne. L'association niçoise à l'origine de cette avant-première a d'ailleurs beaucoup relayé ces échos médiatiques sur son compte X. 

L'émoi suscité par cette diffusion tient aussi dans le casting qui doit prendre part à cette avant-première prévue le 26 janvier.

Le réalisateur du documentaire est présenté comme "Aïssa, d'Axe de la résistance". Il s'agit du "bulletin d’actualité de radio ERFM sur les principales confrontations entre le bloc américano-sioniste et l’Axe de la Résistance", comme l'indique le compte X.

ERFM est la radio d'Egalité et Réconciliation, un site fondé en 2007 par Alain Soral dont l'objet est "de soutenir et de défendre les idées politiques" de son créateur. 

L'écrivain a été notamment condamné à 12.000 euros d'amende pour injure raciale, ou contestation de crimes contre l'humanité.

Deux invités sont attendus "en duplex", le soir du 26 janvier, comme le présente l'affiche du documentaire. Il s'agit de Youssef Hindi, et de Monsieur K. Tous deux sont référencés sur le site de l'observatoire du conspirationnisme, Conspiracy Watch. Le premier se présente comme écrivain, historien et géopolitologue. Le second serait un ami d'Alain Soral. Le média en ligne Street Press a longuement dépeint son parcours et le présente comme un "influenceur de la fachosphère".

Il a participé d'ailleurs à des émissions sur cette radio en ligne intitulées "Pourquoi tant de haine ?" dès octobre 2018.

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