"Vous en faites pas, je bois beaucoup d'eau": comment les villes accompagnent les personnes âgées durant cette canicule

Avec la vague de chaleur, près de 200 agents municipaux se relaient à Nice pour téléphoner à 2.500 personnes fragiles isolées afin de s'assurer que tout va bien. Face à la canicule, les villes s'organisent.

La France, actuellement confrontée à son premier épisode caniculaire de l'année, avait été traumatisée en 2003 par une vague de chaleur meurtrière, avec 15.000 morts estimées dont de nombreuses personnes âgées isolées.
Depuis, une loi oblige les municipalités à établir un registre des personnes âgées de plus de 65 ans, handicapées ou fragiles, sur la base du volontariat, c'est-à-dire toujours avec l'accord des intéressés, afin de mieux leur venir en aide en cas de canicule. 

A Nice, 350.000 habitants, la ville se charge de contacter toutes les 48 heures les personnes qui y sont inscrites, dès lors que la préfecture a déclenché le plan canicule, comme c'est le cas depuis lundi en raison de températures supérieures à 24 degrés la nuit et au-delà de 30 degrés Celsius le jour.

Reportage à Nice ce 29 juillet auprès des personnes âgées et des sans domicile :

"A sept collègues, contacter 2.500 personnes en 48 heures, on n'y arrive pas, il faut faire appel à d'autres agents de la ville et à des associations", explique dans son petit bureau niché sous les toits d'un immeuble du Vieux-Nice - climatisé - Lauriane Morelli, responsable du service "lien social senior" de la ville. 

Quelque 180 agents du Centre communal d'action sociale (CCAS) et une dizaine de partenaires associatifs mettent, du coup, la main à la pâte pour réussir à contacter tout le monde dans les temps. Quand la personne ne répond pas au téléphone, le service du lien social emploie
différents moyens, par exemple en contactant les proches du "disparu", pour s'assurer qu'il va bien. 

Parfois, il faut se rendre à son domicile pour faire une levée de doute. Un registre des personnes isolées et fragiles sert aussi tout au long de l'année, hors périodes de canicule.

Alerte orange canicule pour le département

La Préfecture des Alpes-Maritimes a déclenché l'alerte orange canicule pour les Alpes-Maritimes ce jeudi encore. Par conséquent, les villes prolongent leurs dispositifs.

Les dispositifs de Cannes et d'Antibes

À Cannes, les actions suivantes sont maintenues pour les personnes fragiles (1634 personnes recensées) : le service Cannes Autonomie renforce sa veille auprès des personnes âgées ou en situation de handicap.

Des messages automatisés « Plan canicule » ont été envoyés dès le 22 juillet à toutes les personnes inscrites au Fichier Prévention Isolement (FPI). Elles sont également contactées régulièrement par téléphone. 

20 personnes signalées comme très vulnérables, bénéficient d’une surveillance accrue, avec si besoin des visites à domicile. Dans les trois résidences autonomie de la ville, la Mairie de Cannes renforce la surveillance médicalisée des personnes fragiles. De l’eau leur est régulièrement distribuée. Un rappel quotidien est fait auprès des résidents afin de les inciter à ne pas sortir entre 12h et 16h et à bien s’hydrater tout au long de la journée.

Pour rappel, l’inscription au FPI via Cannes Autonomie est gratuite au numéro vert 0800 06 20 20 et peut être demandée par un tiers.

À Antibes, la Cellule de veille chargée d’informer, sensibiliser et apporter une aide adaptée aux personnes ciblées, est ouverte jusqu'au 31 août , du lundi au vendredi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h00 au 04 92 913 913.

En dehors des heures d'activation de cette cellule de veille, il est recommandé de contacter les numéros d’urgence : SOS médecins : 0 825 06 70 00 ou le SAMU : 15

Une plateforme téléphonique nationale d’information « Canicule » est également accessible au 0800 06 66 66, pour obtenir des conseils afin de se protéger ainsi que son entourage, et ce, pour toutes les villes.