Condamnation d'Omar Raddad : la justice décide de rouvrir le dossier 27 ans après

Condamné pour l'assassinat de Ghislaine Marchal à Mougins dans les Alpes-Maritimes en 1991, Omar Raddad a obtenu ce jeudi une première étape vers la révision de son procès. L'ancien avocat de la famille Marchal reste lui persuadé de sa culpabilité.

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"Omar m'a tuer", cette phrase écrite en lettres de sang qui désignait le jardinier de Ghislaine Marchal est au centre de la demande en révision du procès.

Vingt-sept ans après la condamnation d'Omar Raddad pour le meurtre, la justice a décidé jeudi de rouvrir le dossier, première étape vers une éventuelle révision du procès.

L'avocate d'Omar Raddad, Me Sylvie Noachovitch, a demandé cette révision sur la base de traces ADN d'autres hommes présentes sur la porte et sur l'inscription.

"La bataille n'est pas terminée",

s'est félicitée devant la presse l'avocate d'Omar Raddad, Sylvie Noachovitch.

L'ancien avocat de la famille Marchal reste lui persuadé de sa culpabilité.

Pour l'ancien avocat de la famille de Ghislaine Marchal, Me Henri Leclerc, cette demande n'a pas de sens. Selon lui, cette porte a été manipulée par de nombreuses personnes à l'époque des faits, des forces de l'ordre et même des journalistes.

Ce qui expliquerait la présence d'autres traces ADN que celle d'Omar Raddad. 

Le système de fermeture de la porte

Me Henri Leclerc est aujourd'hui à la retraite mais il reste persuadé que c'est Ghislaine Marchal qui s'est enfermée et qui, seule, qui a écrit la phrase accusatrice.

Selon lui, le système de fermeture de la porte ne permettait pas de l'ouvrir de l'extérieur : "Le juge d'instruction l'a noté dans son procès-verbal, les policiers l'ont noté dans leur rapport, il est impossible de monter ce mécanisme de l'extérieur".

La famille de Ghislaine Marchal est toujours restée très discrète. Elle a réagi par communiqué diffusé par ses avocats actuels Me Anne Seveaux et Me Paul Mathonnet. 

"La famille de Ghislaine Marchal prend acte (...). Elle souhaite que ces investigations permettent de mettre un terme définitif à une affaire douloureusement vécue par elle.

Elle espère que ce nouveau volet judiciaire se déroulera dans un climat médiatique apaisé".

Vers une révision ?

La requête de Me Sylvie Noachovitch s'appuie sur les progrès de la science en matière d'ADN et sur une loi votée en juin 2014 qui assouplit les critères permettant d'obtenir la révision d'un procès qui pourra peut-être permettre d'innocenter son client.

Nous sommes sereins dans la mesure où nous apportons des éléments probants mettant en doute la culpabilité d'Omar Raddad",

assure son avocate Sylvie Noachovitch.

La commission d'instruction de la Cour de révision a examiné à huis clos cette demande ce jeudi 25 novembre.

Elle a rendu sa décision en début d'après-midi en rouvrant le dossier. 

Comment fonctionne la Cour de révision ?

La Cour de révision est composée de deux institutions :

  • la commission d’instruction
  • la formation de jugement

La commission joue le rôle de filtre et de juge d’instruction (investigation) c'est un premier stade dans la demande de révision. Elle peut procéder à des auditions ou encore demander un complément d’information.

Elle peut décider que :

  • la demande ne se justifie pas. Dans ce cas elle clôt le dossier. (Une autre demande sera acceptée si de nouveaux éléments sont de nouveau apportés.)
  • le dossier sera transmis à la formation de jugement donc la commission de révision (C'est le cas de l'affaire Omar Raddad).

Cette dernière ne va pas se prononcer sur la culpabilité mais elle renverra au niveau exact ou se trouvait la procédure dans son dernier état. C'est-à-dire la cour d’assises d’appel dans le cadre de l'affaire Omar Raddad.

La justice reprend alors son cours et en cas de condamnation, il est possible de se pourvoir de nouveau en cassation. 

Aucun délai n'est prévu concernant la suite qui sera donnée au dossier.

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