D'Antibes à Menton, c'est encore la saison de la pêche à la poutine. Une activité traditionnelle qui bénéficie à ce titre d'une dérogation de l'Union européenne.
C'est une technique ancestrale que les pêcheurs utilisent pour ramener les poutines dans leurs filets. Entre les mailles frétillent des petits alevins de poisson. Sept kilos, plus précisément.
"C'est vraiment une activité d'ici, assure Bernard Vatan, pêcheur bénévole. Ils viennent de Nice, de partout, et c'est quelque chose qui faut garder je pense."
Sur cette période de 45 ans jours par an, les pêcheurs s'activent pour perpétuer cette tradition locale, très règlementée : interdite par l'Europe ailleurs que sur la côte niçoise, elle fait l'objet d'un quota de 50 kilos maximum par jour et par bateau.
Quelque part y'en a. y en a beaucoup, mais où ?
Mais encore faut-il les dénicher. "Allez, va gagner ton pain !" lance Antoine Saïssy en lançant son filet... mais ce samedi matin, au Cros-de-Cagne, les alevins fraîchement nés étaient rares. "Quelque part y'en a. y en a beaucoup, mais où ?" trépigne-t-il.
C'est finalement à l'embouchure du Var que les pêcheurs ont trouvé leur menu fretin... littéralement puisqu'une poignée d'heures plus tard, les poutines étaient dégustées sur le port de Croc
De l'ail, un peu de persil, une pincée de sel et de poivre ainsi que des œufs... les poêles crépitent pour le déjeuner. En beignets, en omelettes ou crus sur une tartine accompagnée de jus de citron, les gourmands leur ont fait un sort dans le respect de la tradition.