Jusqu'au 6 septembre, la société ENEDIS va effectuer des opérations de survol de drone afin d'inspecter ses lignes électriques et d'évaluer les travaux nécessaires à leur entretien.
Afin d'assurer la qualité de son service, Enedis doit faire en sorte que ses lignes ne soient pas envahies par la nature environnante. Dans ce but, elle identifie régulièrement les opérations d’élagage à effectuer lorsque des arbres ou des branchages commencent à menacer les lignes. Comme actuellement sur la commune de Vallauris-Golfe-Juan. La municipalité a prévenu la population sur son compte Facebook.
Deux opérateurs ont en charge la gestion du réseau électrique français : RTE pour le transport d'électricité sur les longues distances, Enedis pour sa distribution jusqu'aux usagers. Enedis est une filiale d'EDF. Pour la petite histoire, le terme "Enedis" vient de la contraction des mots "énergie" et "distribution". Enedis couvre plus de 95% du territoire français. La part restante est gérée par les ELD (entreprises de distribution locales). Enedis est le garant du fonctionnement des réseaux de distribution malgré les aléas des conditions climatiques et l'évolution de l'environnement direct des lignes. Comme le développement naturel de la végétation entourant les dites lignes.
Le drone de plus en plus utilisé pour l'aide à la décision
C'est une évidence, le drone possède de très nombreux avantages : plus rapide, plus précis, plus écologique ; il facilite les interventions et réduit l’utilisation des nacelles. À titre d’exemple, les années précédentes, sur le secteur de Vallauris-Golfe-Juan, les inspections s’effectuaient en hélicoptère ou à pied.
Enedis explique : "un télé pilote cartographie, scanne le réseau électrique depuis le sol grâce au drone afin de "catégoriser les tronçons de lignes en fonction de la proximité avec la végétation". Les données récupérées sont ensuite converties en coordonnées GPS qui permettent d’organiser les opérations d’élagage nécessaires pour que les lignes ne soient pas entravées par la végétation.
Chaque vol fait l’objet d’une déclaration en préfecture comme le veut la réglementation. Les zones de décollage et d'atterrissage sont sécurisées.
Communiqué d'Enedis
Sur Vallauris-Golfe-Juan, Enedis fait intervenir une des deux plus grandes sociétés françaises dans le domaine, Drone Volt. Deux personnes sont mobilisées à chaque vol. L'appareil, plus imposant que ceux utilisés pour le loisir, doit être piloté à vue en zone urbaine ou à moins de 1km pour les zones dégagées. Il est équipé d'un lidar (Light Distance and Ranging), un système qui émet des rayons de lumière très dense, à la manière d’un laser, qui se réfléchissent sur les surfaces à analyser et créent un nuage de points. Les distances entre la végétation et les lignes sont alors calculées et les zones à élaguer précisément définies. La société a déjà analysé 5 000 km de lignes dans le Sud-Est et le Sud-Ouest de la France.
Le drone encore peu familier auprès de la population
Le 14 août dernier, près de Cavaillon dans le Vaucluse, un riverain, également chasseur, a pris son arme pour tirer sur un drone qui effectuait un vol près de son domicile. Aux manettes de cet appareil, Enedis. "L'engin était bien en reconnaissance sur cette zone, après une coupure électrique dans le secteur. Le but de ces interventions, c'est d'inspecter les câbles pour voir s'il y a d'autres fragilités". La société a déposé plainte et une enquête est ouverte.
Souvent, les gens trouvent cela intrusif. Mais après quelques explications, ils sont plutôt compréhensifs. Certaines personnes qui n'en ont jamais vu en vrai.
Armaël Riguidel, responsable des opérations chez Drone Volt
Les collectivités locales font également de plus en plus appel à cet outil. Vérifier l'état des toitures ou détecter des fuites de gaz avec des capteurs spécifiques. Modéliser des bâtiments, construire des représentations visuelles qui regroupent des données afin de réaliser des analyses plus rapides, comme par exemple, pour des cimetières ! Cette évolution est sensible depuis la période du Covid, précise Armaël Riguidel, responsable des opérations de la société Drone Volt. Mais le public n'est pas familiarisé avec cet outil, "Nous prenons encore beaucoup de temps pour communiquer".
Chaque matin, nous prévenons la gendarmerie ou la police municipale, car ils vont avoir de nombreux appels. C'est systématique. Comme cela, ils peuvent expliquer. Tout ce qui est fait en amont est bénéfique.
Armaël Riguidel, responsable des opérations chez Drone Volt
Car pour le moment, l'information du grand public se limite souvent aux drones utilisés pour la surveillance de la population, comme ceux déployés au Jeux olympiques de Paris 2024. Enedis, est l’une des premières entreprises industrielles françaises à les avoir utilisé pour surveiller les réseaux électriques, également dans les zones difficiles d’accès, après le passage d’une tempête par exemple. Actuellement, Enedis est aussi l'entreprise qui en utilise le plus en France, et ne compte par s'arrêter là.