La vie poltique réserve des rebondissements, des coups de théâtre comme nulle autre pareille. Alors que Gaston Franco, maire de Saint-Martin-Vésubie, s'apprêtait à solliciter un nouveau mandat et à affronter son 1er adjoint, dans une lutte fratricide aux conséquences insoupçonnées, il se retire.
Chronique d'un désistement inattendu :
Episode 1 : Chantage ou pas chantage?"Quand, en juin, Monsieur Ciotti (sic) m'a proposé de me soutenir aux élections européennes, il m'a demandé en contrepartie de quitter la mairie. J'ai refusé ce troc et plus que jamais j'ai envie de me battre pour Saint-Martin Vésubie."
"La relation au fil de ces derniers mois entre M. Ciotti et moi-même, c'est un peu Copé-Fillon à Saint-Martin Vésubie, ce qui ne ressemble à rien. Monsieur Ciotti a décidé qu'il fallait se débarrasser de Gaston Franco et a poussé mon premier adjoint." Gaston Franco
Episode 2 : Hache de guerre déterrée
Le 21 septembre, lors d'une réunion de l'association des amis d'Eric Ciotti, à Saint-Martin Vésubie, le président du Conseil général des Alpes-Maritimes annonce qu'il soutiendra une liste menée par le premier adjoint de Gaston Franco, Christian Airaut.
C'est désormais la guerre ouverte entre le président du conseil général et le député européen. Entre le conseiller général du canton de Saint-Martin-Vésubie et le maire du chef-lieu.
Episode 3 : Heure des représailles et victime collatérale
Réaction immédiate du député européen, il retire sa délégation à son premier adjoint.
"Avec Christian Airault, nous avons débuté ensemble. C'était un homme loyal, fidèle, de bonne volonté. Il a été complètement instrumentalisé et on l'a poussé à se présenter."
Episode 4 : Un sentiment d'ingratitude
Gaston Franco est maire depuis 1989. De 1985 à 2008, il est conseiller général des Alpes-Maritimes.
Il cède sa place à Éric Ciotti battu lors d'une cantonale par le socialiste Marc Concas. En contrepartie, il obtient un soutien pour devenir député européen et un poste de conseiller spécial chargé des problématiques du développement durable au cabinet du maire de Nice : Christian Estrosi .
"Toute l'histoire des hommes et des femmes de notre humanité repose sur ce type de trahison. Plus les gens vous doivent quelque chose et plus ils vous le reprochent car quand ils vous voient, il se souviennent qu'ils ont eu besoin de vous. Quand on voit le retour d'ascenseur, ça fait encore plus mal."
Episode 5 : Fin des hostilités
Coup de théâtre; Gaston Franco ne sera pas finalement candidat à sa succession lors des municipales de mars prochain. Il se retire en appelant de ses voeux à voir Henri Giuge, 2ème adjoint, chirurgien-dentiste, âgé de 56 ans, occuper le fauteuil. Christian Airaut ne sera pas tête de liste.
Episode 6 : Prix de la paix?
En règle générale, lorsque l'on enterre la hache de guerre, il y a compromis, contrepartie, échange de bons procédés. Gaston Franco veut "calmer le jeu" à Saint-Martin, se consacrer à son mandat européen, mettre fin aux déchirements dans sa famille politique. Il pense qu'il est temps de passer la main et rejette l'idée d'un éventuel échec en cas de candidature.
Il jure ses grands dieux qu'"il ne sera pas le loup dans la bergerie (municipale)", qu'Henri Giuge aura les coudées franches et qu'il souhaite être candidat aux européennes, à une place éligible (il est bon de le préciser).
Dont acte. L'avenir dira si c'est vraiment la fin de la Guerre de la Vésubie...