Installés dans les Alpes-Maritimes, les puncheurs Rudy Molard et Mikaël Chérel épauleront leurs leaders respectifs Thibault Pinot et Romain Bardet lors des deux premières étapes du Tour de France 2020, leur terrain d'entraînement. À cause du Covid, leurs proches ne pourront pas venir les encourager.
À quelques jours du départ du Tour de France 2020 donné à Nice le 29 août, les coureurs profitent du calme avant l'effort. "On reste au calme, on soigne les petites blessures, on savoure les petits moments de détente. On profite un peu de la famille avant ces trois semaines d'épreuve," décrit Rudy Molard (Groupama-FDJ), qui est installé à Vence dans les Alpes-Maritimes.
Une édition marquée par le coronavirus
Le Français a eu un mois d'août plutôt chargé. Après le Tour de Pologne (5 au 9 août), où il a terminé 15e du général avec une 3e place et une 5e place lors d'étapes, et le Tour de Lombardie (le 15 août) qu'il finit en 21e position, l'équipier de Thibaut Pinot revient tout juste des championnats de France qui se déroulaient à Grand-Champ (Morbihan). "J'en suis revenu dimanche [23 août, NDLR], j'ai eu un avion in extremis," souffle celui qui fut 3e du sprint massif breton (6e place).Covid-19 oblige, le coureur s'est confiné chez lui avant l'épreuve et doit rencontrer le moins de personnes possible.
La famille et les amis qui devaient venir à Nice au grand départ ont annulé à cause de l'épidémie. C'est comme ça. Il y a un peu de déception car c'est pas tous les jours que j'ai un grand départ à la maison !
On n'oublie pas que nous sommes à la veille du 2e Monument de la saison. ?@Rudymolard dévoile ses ambitions. ⤵#IlLombardia pic.twitter.com/hj9ixUbf6X
— Équipe Cycliste Groupama-FDJ (@GroupamaFDJ) August 14, 2020
À deux jours du départ, le peloton et les staffs doivent passer un test Covid-19, en plus du traditionnel bilan sanguin d'avant-Tour. Arrivée le 26 août à Nice, l'équipe AG2R-La Mondiale s'est aussitôt soumise aux deux obligations. "C'est une période atypique, mais on peut quand même se satisfaire de la bonne tenue du Tour de France cette année," considère Mikaël Cherel, coéquipier de Romain Bardet. Le puncheur de 34 ans est installé avec sa famille à Roquefort-les-Pins, tout près de Nice.
J'aurais aimé voir ma femme et mes deux enfants au pied du podium lors de la présentation des coureurs, mais ce sera malheureusement impossible !
Protéger le leader
Avant l'échéance, Rudy Molard prévoit une séance quotidienne d'1h30 d'entraînement et 3 heures de reconnaissance dans l'arrière-pays niçois avec l'équipe Groupama-FDJ. De son côté, AG2R-La Mondiale prévoit une sortie de 2h30 entre Saint-Vallier-de-Thiey et Gourdon."Et puis on va essayer de se prévoir une sortie demain [le 28 août, NDLR] pour reconnaître une partie du parcours, glisse Mikaël Cherel. Idéalement, il faudrait qu'on aille reconnaître la descente finale de samedi [entre Levens et Saint-Martin-du-Var, NDLR] : on prévoit de la pluie et elle sera probablement détrempée" et donc dangereuse.
Lorsqu'on lui demande s'il compte briller chez lui, le Manchois hésite. "Samedi, c'est sûr que non [la conclusion de la 1ère étape est favorable à un sprint massif, NDLR]. Mais pourquoi pas dimanche, s'il y a une ouverture. Je suis en très bonne condition et mon leitmotiv, c'est de prendre un maximum de plaisir pendant ce Tour. Mais il ne faut pas non plus se focaliser sur ces premières étapes : on a trois semaines d'épreuve à tenir après."
Les ambitions de l'équipe restent bien sûr autour de Romain [Bardet], elle peut très bien ne pas m'accorder de bon de sortie. Le bilan des étapes niçoises sera bon s'il ne perd pas de temps sur les autres et qu'on évite les chutes.
Chez Groupama-FDJ, Rudy Molard tient aussi ce rôle de lieutenant. Le coureur de 30 ans rappelle que son rôle "va surtout consister à épauler Thibaut [Pinot] en moyenne montagne et pendant ces deux premières étapes. Pour celles-ci, je compte bien lui apporter mon expérience, lui dire où sont les pièges pour qu'il reste à la hauteur des autres leaders".
Courir à la maison
L'arrière-pays niçois est le terrain d'entraînement deux deux puncheurs locaux. "Ce sont des routes que je connais par coeur. Le 2e étape est super belle, avec col d'Èze dans le final."Il se réjouit par avance que le peloton traverse le village de Luceram, aux portes du Mercantour, en descendant du col de Turini. "Tous ces petits villages sont magnifiques : il y a peu de circulation et les paysages sont magnifiques."
Merci à vous ! ? https://t.co/eOXdnM1zpQ
— Mikael Cherel (@mikaelcherel) August 26, 2020
Mikaël Cherel semble, lui, avoir un faible pour le parcours de la 3e étape. "La clue de Gréolières et la vallée du Loup, j'adore y passer. Gourdon, son col de l'Ècre, le plateau de Caussols... Ce sont des routes où le trafic est modéré et on y domine la grande bleue. C'est impressionnant."