Les 13 et 14 février prochains « Raisons d’espérer » sera à l’affiche du Pavillon Noir d’Aix-en-Provence. Un spectacle signé Syhem Belkhodja incarné par 6 danseurs tunisiens porteurs d’un message d’espoir et d’optimisme.
Garder espoir après les durs épisodes des printemps arabes et plus précisément celui du Jasmin, tel est le message fort qui transparaît dans le spectacle de Syhem Belkhodja. Un show de danse d’une heure, mené tambour battant par 6 professionnels de cet art intemporel.
Une immersion risquée
« Les raisons d’espérer » vient clôturer non sans émotions une trilogie de pièces qui toutes prennent leur racines dans les épreuves révolutionnaires qu’ont connues les pays arabes au début du XXIe siècle.La mer, pièce maîtresse de cette production, s’empare de la scène. Utiliser la scène comme élément de reconstruction pour envisager l’avenir était un parti pris de la part de Syhem Belkhodja.
Cette mer Méditerranée, aux allures de cimetière à ciel ouvert, est pourtant censée rassembler les enfants des deux rives. C'est cette vocation de réunion que ce ballet veut faire resurgir.
La chorégraphe tunisienne s’attaque à un paradoxe de l’humanité. Comment l’ambition des jeunes peut-elle se traduire par une traversée de la Méditerranée dont les chances de réussites sont aussi minimes que la qualité des embarcations utilisées ?
« La jeunesse c’est l’essence de la Tunisie » selon les dires de l’artiste à l’origine de « Raisons d’espérer ». Celle qui s’auto-définie comme « militante de la vie » souhaite que son spectacle ouvre une réflexion sur les déchirements qu’ont pu causer les printemps arabes, le tout, sur fond de poésie.
Car le destin du peuple tunisien, bien qu’entaché de violence par le passé est aujourd’hui empli d’espoir. Un avenir radieux s’offre aux enfants de cette terre à condition de renoncer à la migration illégale qui est, elle, bien trop périlleuse.
Une vision de l’intérieur
Difficile de retranscrire sur une scène les émotions ressenties par les habitants de la Tunisie pendant et après la période révolutionnaire qu’ils ont vécue. De nombreux spectacles ont tenté de relever le défi, mais se sont contentés d’un regard extérieur. Syhem Belkhodja, danseuse et chorégraphe tunisienne, livre ici une vision de l’intérieur. C’est toute la Tunisie qui s’exprime lorsque les danseurs se meuvent sur les planches du Pavillon Noir.L’artiste Tunisienne n’en n’est pas à son coup d’essai. De l’association Ness El Fen qu’elle fonde en 2002 aux Rencontres chorégraphiques de Carthage en passant par le festival Doc à Tunis, sa carrière est marquée par l’utilisation de l’art contre la violence.
Un engagement total qu’elle catalyse grâce à ses spectacles !
Information :
13 et 14 février 2020 à 20h00Pavillon Noir / Aix-en-Provence
Durée : 1h
Tarif : 9 à 23€
Réservation : site organisateur