Des documents non transmis aux gendarmes, une juge d'instruction dans l'ignorance: le procès "Air Cocaïne", un trafic international de drogue en bande organisée, a tourné à une "guerre des polices", au terme d'une semaine d'audiences devant les assises à Aix-en-Provence.   

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Le procès de neuf hommes accusés d'être impliqués dans ce trafic a débuté lundi devant cette cour d'assises spéciale, composée exclusivement de magistrats professionnels.

L'un des accusés, Fabrice Alcaud, était inscrit comme "source" dans les fichiers de la police mais l'information n'avait pas été communiquée à la juge d'instruction, a indiqué jeudi un policier, Jocelyn Berret. 

Fabrice Alcaud était codirigeant de la société qui avait affrété le Falcon 50 intercepté en mars 2013 en République dominicaine avec près de 700 kilos de cocaïne à bord

A la barre le policier qui était alors à l'Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis), saisi initialement de l'enquête, raconte avoir début 2013, "pris contact (par téléphone ndlr) avec Fabrice Alcaud qui m'a dit qu'il y avait des pilotes qui faisaient un trafic un peu bizarre".

Une "guerre" entre l'Octris et les gendarmes

Parce que "l'information" sur ce trafic, avant l'interception de l'avion, lui paraît bonne, Jocelyn Berret songe à l'inscrire au registre des sources de la police. "Il a été inscrit a posteriori (...). Je ne pense pas qu'il en ait été lui-même avisé", précise le policier.

"J'ai fait un compte-rendu oral à ma hiérarchie", affirme-t-il, invitant celle-ci à en informer la juge d'instruction. Mais Christine Saunier-Ruellan, la magistrate, ne sera mise au courant que bien plus tard, en juin 2014. Elle dessaisit aussitôt l'Ocrtis de l'affaire au bénéfice des gendarmes.

Quel rôle a joué l'Ocrtis au début de l'enquête et après en avoir été dessaisi? Les gendarmes ont des doutes. Devant la cour, mardi, le chef enquêteur de la gendarmerie, François Ségura, a réitéré ses critiques contre l'Office qui n'aurait pas "transmis tous les éléments qu'il aurait dû".

Le procès se poursuit jusqu'au 5 avril devant la cour d'assises spéciale des Bouches-du-Rhône.
 
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