Le parquet général d'Aix-en-Provence vient de décider de faire appel du verdict qui a acquitté Sébastien Ribière et Alexandrine Brugerolle de la Fraissinette, le 2 avril dernier. Le couple était accusé du meurtre de leur amie dealeuse, à Marseille en juin 2011.
L'avocate générale avait demandé 20 ans de réclusion criminelle pour Sébastein Ribière,36 ans, et deux ans d'emprisonnement pour sa compagne, 31 ans, qui était jugée pour recel de cadavre. Après l'acquittement intervenu dans la nuit du 1er au 2 avril par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, le parquet d'Aix-en-Provence décide aujourd'hui de faire appel. Le couple était accusé du meurtre d'une de leurs amies dealeuse en juin 2011. Le jeune homme a par ailleurs été condamné à sept ans d'emprisonnement pour un trafic de cocaïne en récidive. L'avocate générale, Sandrine Royant, avait requis vingt ans de réclusion criminelle contre l'accusé et deux ans d'emprisonnement contre la jeune femme, qui était jugée pour recel de cadavre.
Le mystère de la mort d'Antoine
Ce couple à la vie chaotique, partagé entre la drogue et l'errance, s'était trouvé,en 2008, au coeur d'une autre affaire très médiatisée : la disparition à Issoire d'Antoine, 6 ans, le fils d'Alexandrine Brugerolle de la Fraissinette. L'affaire leur avait valu d'être placés pendant quelques heures en garde à vue.Ils avaient été interpellés à Lauris (Vaucluse) un an après la découverte du corps de Carine Desiles dans le 5e arrondissement de Marseille. Le couple était hébergé par la victime au moment des faits.
Un litige sur de la cocaïne
L'examen de la téléphonie et des SMS échangés au cours des dernières heures de vie de la victime et les déclarations fluctuantes de Sébastien Ribière avaient conduit à sa mise en examen pour meurtre. Un litige portant sur un paquet de 500 grammes de cocaïne apparaissait comme un possible mobile aux yeux de l'accusation convaincue que le couple avait continuer à habiter l'appartement après la mort de la jeune femme. L'avocate générale affirme dans son réquisitoire :C'est un couple maléfique, un mauvais mélange, a affirmé l'avocate générale dans son réquisitoire. C'est lui qui a donné la mort, ils sont restés dans l'appartement et ont pris le temps de regarder un film sur l'ordinateur"
Pour la défense, Me Anne-Laure Lebert et Me Jean-François Canis, ont estimé que l'accusation reposait uniquement sur "une construction intellectuelle" nourrie d'une "enquête défaillante". Deux rapports d'autopsie n'avaient ainsi pas pu déterminer précisément les causes de la mort de leur camarade. "On ne peut pas dire comment la victime est morte, a dit Me Canis, l'important est de savoir s'il y a eu homicide". Les avocats ont estimé que les soupçons qui s'étaient un temps portés sur le couple pour la disparition du fils d'Alexandrine Brugerolle de la Fraissinette, avaient influencé l'enquête.