Hausse des températures, baisse de la pluviométrie, voici les conséquences non négligeables du dérèglement climatique. Et la nature est la première à en pâtir. À la pépinière de Saint-Paul-lez-Durance, près de Manosque, on imagine les arbres de demain, en les confrontant à un stress hydrique et en observant leur réaction.
Personne n’est sans savoir que le dérèglement climatique a des conséquences sur les forêts méditerranéennes. Pour limiter les dégâts, l'Office national des forêts utilise des pépinières tests, comme c’est le cas à Saint-Paul-lez-Durance, près de Manosque. Ici, l’idée est d'imaginer les arbres qui, demain, résisteront le mieux à la sécheresse.
S'adapter au climat de demain
Les températures augmentent, la pluie se fait de plus en plus rare… Voici les conséquences directes du dérèglement climatique. Et la nature en paie les pots cassés. À la pépinière expérimentale de Saint-Paul-lez-Durance se joue une partie de l’avenir de nos forêts. Elle fait partie des trois pépinières en France où l’on teste les espèces, où on les soumet au stress hydrique afin d’identifier les essences qui seront les plus résistantes, notamment à la sécheresse.
"Le stress hydrique a permis d’analyser des descendances, explique Jérome Reilhan, responsable de la pépinière de Cadarache. Cela nous a permis de voir celles qui étaient les plus favorables au manque d’eau. On pourra donc sélectionner celles qui ont une meilleure résistance au manque d’eau, pour les forêts de demain."
Le pin de Salzmann, le plus résistant à la sécheresse
Ces tests permettent de renouveler nos forêts et d’y implanter prochainement des arbres plus résistants et adaptés au climat futur. À Saint-Paul-lez-Durance, il existe une parcelle conservatoire d’un hectare et demi, où des pins Salzmann ont été plantés. Une variété qui fait partie des pins noirs, espèce qui résiste le mieux à la sécheresse. "Il a donc un avantage comparatif indéniable et les forestiers s’intéressent à lui dans le cadre du changement climatique", souligne Bertrand Fleury de la direction territoriale Office National des Forêts.
C’est pour cette raison que ces arbres, protégés, pourraient être transportés dans une zone frappée par un incendie. "Si jamais une catastrophe se produisait dans l’Hérault, par exemple un grand feu, on a toutes les ressources génétiques du peuplement d’origine, détaille Bertrand Fleury. On pourrait réintroduire, sur une zone de catastrophe, tous les arbres sources de cette pinède de pins de Salzmann."
L’ONF nous rappelle que d’ici 50 ans, les températures vont augmenter de 3 à 4 degrés en moyenne.