Les deux lionceaux abandonnés devant un parc à Trets confiés au zoo de Saint-Martin-la-Plaine

Les deux lionceaux, âgés de 5 mois, avaient été découverts le 31 décembre dernier devant l'entrée d'un parc animalier, à Trets, dans les Bouches-du-Rhône. Ces jeunes félins pourraient provenir d'un trafic illégal d'animaux sauvages.

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Les deux cages pour chat déposées devant l'entrée du parc animalier de de l'association ROAAR à Trets le 31 décembre renfermaient en fait deux lionceaux.

La justice a confié les jeunes félins à la Fondation 30 Millions d'Amis. Ils ont été pris en charge par Tonga Terre d'Accueil.C'est cette même association qui a sauvé Cersei, une jeune lionne découverte dans un garage à Marseille en 2019 et qui vit aujourd'hui dans une réserve en Afrique du Sud.

Une nouvelle vie pour Yoda et Ysis

Le mâle a été baptisé Yoda et la Ysis. Ils sont âgés d'environ six mois et probablement frère et soeur. Le parc de Trets où ils ont été abandonnés accueille habituellement des félins "en fin de carrière", issus de cirque. C'est une maison de retraite pour animaux.

"On les a trouvés à 7 h du matin, je pense que les propriétaires les aimaient parce qu'ils ont été bien traités, ils avaient même chacun leur serviette de toilette, une bleue pour le mâle et une rose pour la femelle", raconte Sandrine Le Bris, responsable de l'association ROAAR.

Un trafic d'animaux sauvages 

La justice a été saisie. Une enquête pour détention d'animaux sauvages et abandon d'animaux a été confiée au parquet d'Aix-en-Provence.  Les investigations ont été confiées à un service spécialisé à compétence nationale de la gendarmerie. 

"Ce sont des enquêtes difficiles", confie Fabrice Karcenty, vice-procureur de la République au parquet d'Aix-en-Provence, "parce que les origines sont diverses. Est-ce que ces lionceaux sont nés en France, en Europe ou ailleurs ? Ce sont des questions auxquelles les enquêteurs vont devoirs répondre".

L'association Tonga Terre d'accueil, située à Saint-Martin-la-Plaine, dans la Loire est spécialisée dans l'accueil d'animaux sauvages saisis par les autorités pour absence d'autorisation de détention, mauvaises conditions de détention ou mauvais traitements. Ils proviennent de cirques, de laboratoires ou de particuliers.

"Ces lionceaux ne pourront jamais redevenir sauvages, ils sont trop imprégnés de l'homme et seront toujours dépendant de lui", explique Arnold Lhomme, responsable pour la Fondation 30 Millions d'amis. 

Comme Cersei, ils seront probablement placés dans un sanctuaire en Afrique du Sud.

Un des trafics les plus lucratifs

Les deux lionceaux découverts par l'association ROAAR n'ont aucune identification, aucun tatouage, aucune puce. Selon les autorités, ces jeunes félins auraient été achetés illégalement par des individus. Puis, face au danger qu'ils représentent et la difficulté de les conserver, ils les auraient abandonnés.

"Dans une maison ou un appartement, ça détruit tout ces bêtes-là , souligne Sandrine Le Bris.

Vous imaginez dans un an, la femelle pèsera 150 kg et le mâle, près de 200 kg. C'est impossible des garder des lions dans ces conditions

Pour posséder des fauves non identifiés, les propriétaires ont dû verser de fortes sommes d'argent et passer par des réseaux illégaux.

Six bébés lions récupérés en 2019 en Paca

"Des lionceaux, comme ces deux-là, coûtent plusieurs milliers d'euros", indiquent le procureur, "pour les obtenir, ça suppose d'avoir des personnes qui peuvent introduire ces animaux sur le territoire ou qui ont ces animaux de manière légale et qui ont des portées".

"Ca nécessite aussi d'avoir beaucoup d'argent et de posséder des conditions de transactions assez compliquées pour passer en-dessous des radars", ajoute Fabrice Karcenty.

Selon la Fondation 30 Millions d'amis, "il y a une montée en puissance de la détention de fauves chez les particuliers". "L'année dernière, on a récupéré six bébés fauves dans la région", raconte Arnold Lhomme.

Le trafic des espèces menacées, "que certains experts évaluent à 15 ou 20 milliards de dollars", se situe parmi les cinq plus lucratifs au monde avec celui des armes, des êtres humains, de la contrefaçon et de la drogue.

Se faire prendre en photo avec un fauve

C'est la nouvelle mode pour faire le buzz sur les réseaux sociaux, se faire prendre en photo avec un fauve. 

"C'est une mode qui vient une fois de plus des Etats-Unis et notamment du milieu du rap. Dans les clips, il faut toujours faire mieux et plus. Il faut avoir l'animal que les autres n'ont pas", explique Arnold Lhomme.
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Voici mon fils #lionceau #lion #baby

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Il y a eu les NAC (Nouveau animaux de compagnie), ensuite, c'était la mode de posséder un singe et maintenant, pour faire le buzz sur Internet, il faut se mettre en scène avec un fauve. 

Sur certaines applications pour smartphone, poster une photo ou une vidéo de soi en compagnie d'un lion ou d'un tigre peut déclencher plusieurs millions de vues et permet ainsi de devenir "célèbre".
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